Sur les bancs de l'école

Auteur : Helios
E-Mail : helios14@free.fr
Catégorie : romance, humour, on fait ce qu'on peut
Saison : saison 5
Raiting : aucun
Date d’écriture : avril 2005

Archive : à ne pas publier sans mon autorisation (envoyez-moi un email je dirai sûrement oui).
Disclamer : Stargate is a register trademark of MGM/UA and showtime-online. I’m not intending to discredit the actors, writhers or anyone involved with Stargate. It is purely a fan fiction and nothing else. This story is not making any profit, it is strictly for entertainment.
Notes : spéciale dédicace à tous les élèves martyrs… et à leurs bien-aimés profs. Etant totalement ignorante du système scolaire américain, j’ai adapté à notre bonne vieille Education Nationale… que je maîtrise assez bien.

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- Non mais Cassie, tu te rends compte de ce que tu nous demandes ?????
- Allez….. s’il vous plait……

L’adolescente les fixait avec un regard de cocker neurasthénique. Sam sentit ses défenses faiblir.

Janet observait la scène avec délectation. Daniel et Teal’C suivaient aussi l’échange avec amusement, bien calés dans le canapé de leur médecin préféré. Jack, bien que concerné, sirotait sa bière tranquillement et laissait son second se dépatouiller de cette affaire.

Enfin, tenter vainement de se dépatouiller, car résister à la volonté d’une adolescente de 14 ans semblait bien plus difficile que de combattre un commando de jaffas.

Le Major Carter leva les yeux vers Teal’C :
- Et pourquoi pas vous ? Hein ?
- Désolée Major, mais vous savez que je vais passer ces quinze jours de permission sur Chulak, répondit le jaffa de sa voix placide.

Sam soupira et demanda à la jeune fille :
- Et Daniel ? Pourquoi ne demandes-tu pas à Daniel ??

Cassie se tortilla dans son fauteuil, mal à l’aise. Elle murmura :
- Ben… il est archéologue… c’est moins fun que vous…
- « FUN » ???? glapit l’intéressé, soudain offusqué.
- Ben oui Daniel… Moi j’aime bien… mais bon… major et colonel dans l’Air Force… ça en jette plus, quoi !

Daniel resta bouche bée. Jack ne put réprimer un éclat de rire qui fit se lever l’archéologue, blessé dans son orgueil. Levant le menton, manifestement vexé, il annonça :
- Très bien, puisque Mademoiselle juge que je suis moins « fun », je vais… je vais…. me chercher une autre bière.
Se drapant dans sa dignité, il gagna la cuisine d’un pas énervé.

Cassie en profita pour se tourner à nouveau vers Sam et Jack :
- Alors ???? C’est oui ?????

Sam gémit en tournant vers Jack un regard bleu implorant. Le colonel se sentit instantanément fondre mais réagit aussitôt :
- Non non non Carter, inutile de me regarder avec ces yeux-là, c’est vous qui décidez !
- Quoi ? Vous seriez d’accord, mon colonel ???
- Bah, pourquoi pas après tout. Cela peut être drôle. Et puis vous savez que j’adore mettre mon uniforme.

Sam le regarda, ébahie, trahie. Elle soupira :
- Bon, alors si vous êtes d’accord…

Cassie bondit en hurlant de son fauteuil :
- OUAI !!!!!!!!!! Oh merci merci merci ! Je cours le dire à mes copines !!

Elle se jeta sur les deux militaires, les couvrit de baisers, et fila dans sa chambre. Elle avait déjà disparu quand Janet cria :
- … et ne passe pas des heures sur MSN hein !!!! Tu as des devoirs je te rappelle !

Seul le claquement d’une porte lui répondit. Le médecin se laissa choir sur son siège en soupirant et sourit :
- Vous êtes dans de beaux draps.
- On n’y est pas encore, il faut que le général Hammond soit d’accord ! rétorqua Sam avec une voix à nouveau pleine d’espoir.


- Vous avez bien évidemment mon accord. Cela ne peut qu’améliorer notre image auprès de ce… public et puis, que pourrais-je refuser à Cassandra ?

Le Major Carter ferma les yeux. Son dernier espoir venait de s’envoler. Jack, Janet et Hammond sourirent devant l’air déconfit de la jeune femme. Le général reprit la parole :
- Et quand cela doit-il avoir lieu ?
- Dans douze jours, à la fin de notre permission. Personnellement cela ne me pose aucun problème, je rentrerai de mon chalet deux jours plus tôt, c’est tout.
- Et moi, demanda soudain Sam, je pourrais… avoir quelque chose de prévu pendant les vacances qui m’empêcherait de venir !!!

Les trois personnes présentes avec elle dans le bureau du général la regardèrent d’un air dubitatif. Elle demanda :
- Quoi ?
- Vous Carter ? Quelque chose d’autre de prévu pendant des vacances que de travailler sur votre réacteur à naquadah ?
- Et bien oui….
Ils l’observaient toujours. Elle finit par soupirer :
- Ok, je n’ai rien de prévu… mais cela aurait pu…

Hammond sourit de plus belle :
- Bien, alors c’est décidé, je vous confie la délicate mission de représenter l’US Air Force lors de cette réunion au collège de Cassandra. Soyez à la hauteur !
- On fera de notre mieux mon général, répondit Jack.
- Colonel, ayant moi-même des petites filles qui approchent dangereusement de l’adolescence… je ne peux que vous souhaiter bonne chance, vous en aurez besoin.


Douze jours plus tard, Sam ouvrit la porte et découvrit sur le seuil le colonel Jack O’Neill, légèrement bronzé, un sourire éclatant sur le visage, impeccable dans son uniforme bleu. Elle sentit son cœur se serrer légèrement à cette vision. Si un Paradis existait un jour pour elle, il serait certainement peuplé d’anges à cette image…ou plutôt de démons…

Elle se mordit la lèvre et dit :
- Bonjour mon colonel.
- Bonjour Carter. Alors, ces vacances ?
- Vous voulez vraiment savoir ?
- Cela parle de quarks, naquadah et autres réacteurs ?
- Oui.
- Alors non, je ne veux pas savoir. Je peux vous dire en tous cas que MES vacances ont été excellentes. Le lac était rempli de poissons.

Sam leva un sourcil étonné :
- Vous en avez attrapé ?
- Non, mais là n’est pas l’intérêt, combien de fois devrai-je vous le dire ? En tous cas j’ai bien pensé à vous…
Elle rougit instantanément et Jack s’empressa d’ajouter :
- … qui étiez au SGC, hein, enfin, j’ai pris de vacances pour deux quoi !
- Ah oui, bien sûr. Merci mon colonel.

Un silence gêné s’installa quelques secondes. Jack s’éclaircit la gorge :
- Euh, bon… on y va ?
- Oui oui, j’arrive, je prends mes affaires !

Elle se retourna et repartit dans la maison. Jack suivit sa silhouette svelte du regard… Les tailleurs de l’armée étaient laids et mal coupés… Mais sur elle…. Il soupira. Elle revint, portant un grand sac sur son épaule. Jack fronça les sourcils :
- Carter, vous ne leur apportez pas votre réacteur quand même !?!
- Mais non, ce sont quelques documents, c’est tout !
- Euh… Vous savez que nous allons parler à des élèves de troisième ? Pas à des scientifiques férus d’équations complexes ?
- Bien sûr ! répondit-elle en haussant les épaules.
- Bien… alors après vous.

Il la suivit à la voiture. Un quart d’heure plus tard, Jack se garait sur le parking du collège de Colorado Springs. Il leur restait quinze minutes avant le début de l’intervention. Ils arrivèrent à la loge. Le concierge, les mains pleines d’encre, les regarda passer la porte de verre :
- Vous êtes ceux de Cheyenne Mountain ?
- Oui, répondit Jack.
- C’est par là, de l’autre côté de la cour, dans l’autre bâtiment. L’intervention aura lieu dans la grande salle de permanence, mais avant montez au bureau du Principal.
- Merci… pourrais-je faire des photocopies s’il vous plait ? demanda la jeune femme.

L’homme soupira :
- Ah non, ça ne va pas être possible, cette saleté de machine vient encore de tomber en panne. Désolé.
- Quoi ?? Mais… Comment…
- Venez Carter, ce ne sont que des photocopies…pensez à tous ces arbres qui viennent d’être sauvés… dit doucement Jack en la poussant en souriant vers la cour.

Ils traversèrent le large espace presque vide. Sam aperçut un groupe d’enfants qui courraient autour du terrain sous la direction de leur professeur de sport. La jeune militaire s’arrêta, obligeant son supérieur à faire de même.
- Carter ? ça va ?
- Oui… c’est que… c’est étrange. Nous, ici.
- Vous n’avez qu’à vous dire que nous allons à une réunion parents-profs pour notre fille qui est insupportable avec ses enseignants !

Elle sourit à cette pensée… puis leva les yeux brusquement vers un colonel O’Neill soudain très mal à l’aise. Il évita son regard et balbutia en faisant mine de regarder sa montre :
- Oui, enfin, je disais ça comme ça… bon, allons-y nous allons être en retard.

Il se dirigea vers le bâtiment d’un pas soudain pressé. Sam le suivit en souriant.


- Entrez !

Le directeur se leva quand Sam et Jack entrèrent dans le bureau. C’était un homme d’une quarantaine d’années, élégant et agréable. Il se sentit soudain impressionné par le couple qui se tenait devant lui. Jack lui tendit une main énergique qu’il serra :
- Bonjour, je suis le colonel O’Neill et voici le Major Carter.
- Enchanté, je suis Monsieur Lainé. Mais je vous en prie, asseyez-vous, nous avons quelques instants. Tout d’abord je vous remercie beaucoup d’être là. Que la base militaire nous envoie deux officiers pour présenter les métiers de l’Air Force, c’est inespéré ! Mais je crois que nous le devons à une de nos élèves ?
- Oui, Cassandra Frasier. Sa mère travaille au complexe et est une très bonne amie. Nous connaissons Cassandra depuis toujours.
- Oui, bien sûr… répondit le principal, Cassandra est une excellente élève. Elle sera à la réunion avec les autres bien entendu…
- Bien entendu, renchérit Jack d’un ton très légèrement agacé, rappelant à la réalité le principal qui ne quittait plus Sam des yeux.
- Euh bien… suivez moi, je vais vous montrer la salle.

Sam et Jack le suivirent et ils pénétrèrent dans une large salle de classe bien éclairée par de grandes fenêtres. Le mobilier était assez neuf et sommaire. Le major Carter déposa son sac et balaya l’espace du regard. Elle fronça les sourcils :
- Excusez-moi… où se trouve le vidéo projecteur ?
Le principal écarquilla les yeux :
- Le vidéo… ?? Mais nous n’en avons pas, je suis navré.
- Vous n’en avez pas ?

Elle se retourna, catastrophée, vers Jack qui la contemplait en souriant :
- Mon colonel… Mais…
- Et oui Carter, il va falloir vous débrouiller sans vos joujoux habituels.

Elle s’apprêtait à répliquer quand une sonnerie stridente les fit sursauter. Jack murmura :
- Activation extérieure non programmée…
Le principal se retourna :
- Pardon ? Vous disiez ?
- Rien rien, humour de militaire…

Il sourit à Sam qui se sentit instantanément plus détendue. Petit à petit, des cris se firent entendre dans les couloirs, des cavalcades, des voix. Jack s’adossa calmement contre le mur et Sam s’installa derrière le bureau, tapotant d’un doigt nerveux la surface plastique.


Quelques instants plus tard, les premiers élèves passèrent la tête par l’embrasure. Sam et Jack tentèrent autant que possible de leur faire un sourire avenant auxquels les adolescents répondirent du bout des lèvres. Ils semblèrent hésiter, puis entrèrent et se bousculèrent pour atteindre les chaises situées le plus loin possible du bureau.

Sam ne se souvenait pas s’être jamais trouvée ailleurs que juste devant le tableau pendant toute sa scolarité. Jack regardait en souriant de grands gaillards tous habillés en survêtement s’installer confortablement au fond de la classe. La salle se remplissait petit à petit et devenait étrangement bruyante.

Le Major Carter se sentait malgré elle assez mal à l’aise, se sentant dévisagée et jaugée par une flopée d’adolescentes qui murmuraient entre elles plus ou moins discrètement.

Une jeune fille se pencha pour atteindre son cartable et Sam écarquilla les yeux en découvrant le haut d’un string rose sous un pantalon taille basse. La jeune fille se rassit et lui décocha un sourire amusé.
Sam, écarlate, plongea les yeux dans ses papiers.

Elle releva la tête un instant plus tard, appelée par son supérieur :
- Carter…

Cassie venait d’entrer et les deux militaires s’apprêtaient à lui faire un signe de la main quand elle se détourna vivement pour rejoindre un groupe de filles gloussant au fond de la pièce. Sam et Jack échangèrent un regard étonné et soupirèrent.

La salle était à présent remplie d’adolescents installés à leurs tables. Ils étaient une centaine, toutes les classes de troisième participaient à ces réunions d’informations régulières sur les possibles métiers et orientations.

Le principal s’éclaircit la voix à trois reprises avant qu’un silence très relatif se fasse dans la pièce. Il prit la parole :

- Bien. Je vous présente le Major Carter et le colonel O’Neill qui viennent du Complexe de Cheyenne Mountain pour vous parler des métiers de l’armée. N’hésitez pas à leur poser des questions, mais en levant la main, hein ! De toutes façons je reste là.

Jack et Sam sourirent. Les élèves restèrent de marbre. Le colonel se tourna vers sa coéquipière qui prit une grande inspiration et commença :

- Bonjour à tous, je suis donc le Major Samantha Carter, je fais partie de l’US Air Force comme mon supérieur, le Colonel Jack O’Neill.

Elle s’interrompit un instant, surprise du silence soudain. Les mots « Air Force » avaient brusquement stoppé toutes les conversations.

Un garçon leva la main d’un air las et demanda, en mâchonnant avec application un chewing-gum :
- J’ai une question !
- Mais je vous en prie, l’encouragea Sam ravie.
- Faut prendre des notes ?

La jeune scientifique resta un instant bouche bée, ne sachant que répondre. La voix du principal retentit :
- Vous avez intérêt oui ! Si je dois organiser un contrôle pour que vous suiviez je le ferai !

Les élèves se mirent à pousser des murmures de désapprobation à fendre l’âme et sortirent lentement leurs affaires en grommelant. Quelques nouveaux instants plus tard, Sam soupira et continua :

- Nous sommes tous deux pilotes dans l’armée, mais notre affectation actuelle nous a conduits au Complexe de Cheyenne Mountain où nous travaillons sur la mesure télémétrique de l’espace qui…
- Sur les radars, les radios quoi, coupa doucement Jack avec un sourire.

Elle lui jeta un coup d’œil amusé. Un garçon leva timidement la main. Elle lui sourit, ce qui eut pour effet immédiat de faire rougir l’adolescent qui trouva quand même la force de balbutier :

- Mais… euh… Vous êtes pilotes ??
- Oui. Mais nous travaillons principalement sur des recherches physiques.

Un murmure parcourut la salle. Le garçon, encouragé, continua :
- Vous voulez dire que vous pourriez piloter des avions de chasse et que vous préférez faire des maths ???

Sam resta bouche bée alors que le murmure d’étonnement s’intensifiait dans la salle. Le colonel vint au secours de son second :
- Ce n’est pas que nous préférons… Mais malheureusement les études scientifiques sont indispensables pour arriver à la conception d’appareil sur lesquels, ensuite, on se fait un bonheur de voler. Si de brillants scientifiques comme le Major Carter n’étaient pas là, je ne pourrais personnellement pas m’amuser à piloter les appareils qu’elle me donne à tester.

Une jeune fille blonde demanda d’un air de défi :
- Vous voulez dire que comme le Major est une femme elle ne peut pas piloter et que c’est seulement vous qui pouvez essayer les avions ?

Jack plongea son regard brun dans celui de l’adolescente qui sentit instantanément son cœur s’emballer. Il répondit d’une voix claire :
- Non. Le Major fait les essais avec moi le plus souvent quand il y en a à faire. C’est moi qui ai besoin d’elle, elle pourrait très bien choisir un autre pilote, alors qu’au niveau scientifique personne ne pourrait la remplacer, elle.

Sam se mordit la lèvre. Déjà d’autres questions affluaient :
- C’est dur d’être une femme dans l’armée ?
- Ce n’est pas facile tous les jours. Il faut se faire sa place. Tout dépend des gens que vous rencontrez, c’est comme partout. Parfois il faut lutter longtemps pour être acceptée, parfois comme c’est le cas dans mon équipe actuelle vous êtes traitée d’égal à égal et respectée pour ce que vous êtes.
- Vous dites ça parce que votre supérieur est là ??

Jack sourit de plus belle :
- J’espère que non ! Quoique… Carter ?

Elle secoua la tête et interrogea à nouveau une élève :
- Vous êtes toujours obligés d’être habillés comme ça ??? Parce que bon…

Un murmura d’assentiment parcourut la salle. Le costume et le tailleur ne semblaient pas beaucoup plaire à tous ces jeunes vêtus exclusivement de pantalons minimalistes ou de survêtements trop larges. Sam reprit la parole :
- Non, ce sont nos uniformes officiels. Nous en avons d’autres pour le quotidien, beaucoup plus confortables. Je travaille le plus souvent en pantalon de treillis dans mon laboratoire.

Jack entendit distinctement le « dommage » lâché par les grands gaillards au fond de la pièce…. Mot qui faisait d’ailleurs parfaitement écho à ce qu’il venait lui-même de se dire.

Sam rosit, feignit de ne pas avoir entendu et continua à répondre aux élèves. Elle leur expliqua rapidement les différents grades, les différentes branches de l’Armée américaine. Jack et elle constatèrent en souriant intérieurement que l’Air Force était de loin la branche qui intéressait le plus ces enfants, qui s’imaginaient déjà avec des étoiles dans les yeux aux commandes d’un F16.

S’ils avaient su…

Sam était en train de parler avec animation lorsque lui passa sous le nez…. un superbe avion en papier qui, après avoir magnifiquement plané, vint atterrir doucement à l’autre bout de la pièce. Elle tourna la tête, pour découvrir le visage faussement désolé de son supérieur. Les élèves éclatèrent de rire et Sam croisa ses bras devant elle :
- Je vois que mes explications vous intéressent toujours autant, MON COLONEL.
- Oui… Euh… Vous savez…. Je connais tout ça moi… Désolé.
- Et puis-je savoir de quel papier vous vous êtes servi ?
- Euh… un papier quelconque…. Avec plein de chiffres…. Qui traînait dans vos affaires…
Les rires fusèrent de plus belle et elle sourit, incapable de rester sérieuse plus longtemps. Les rires se calmèrent et une fille demanda :
- Vous vivez à la base ou pas ?
- En fait, cela dépend. Chaque membre de la base a un domicile bien sûr, mais nous avons aussi des quartiers à la base si nous avons besoin de rester sur place, répondit Sam.
- C’est joli ?

Le major et le colonel se regardèrent, interloqués. La jeune femme expliqua en souriant :
- On ne peut pas… vraiment dire ça. C’est confortable, nous avons tout ce dont nous avons besoin, mais c’est quand même dans une montagne, donc sans accès à la lumière du jour par exemple.

Un murmure étonné parcourut la salle. Un adolescent demanda :
- Pourquoi la base de Cheyenne Mountain est-elle enterrée ? Il y a un danger ??
- Non, bien sûr que non, rassura Sam. C’est seulement que nous disposons de matériel de pointe qui a besoin d’être utilisé dans des conditions très délicates. Et c’est un programme de l’armée, donc pas ouvert au public.
- Ouai, y a plein de barbelés ! renchérit un autre élève. Mon père il dit qu’ils doivent faire des bombes nucléaires et qu’un jour tout va nous péter au nez !!!!

La voix d’un garçon fusa :
- C’est ça ! Et pourquoi pas des vaisseaux spatiaux et des petits hommes verts !!
Des rires lui répondirent. Jack et Sam se regardèrent en souriant. Le colonel reprit la parole :
- Je vous rassure, rien de tout cela chez nous. C’est une affectation bien tranquille, nous ne risquons ni explosions ni invasion d’extra-terrestres ! Le pire qui puisse m’arriver est une indigestion de rapports scientifiques. Mais je crains que nous ne nous écartions du sujet, nous ne sommes pas là pour vous parler de notre bien inintéressante base de Colorado Springs, mais des métiers de l’armée en général…

Il croisa un instant le regard malicieux de Cassie pendant que les élèves se calmaient peu à peu. L’un deux demanda cependant :
- Juste une dernière question sur la base : la cantine est bonne ?? Parce qu’ici….

Il ponctua sa phrase d’une moue de dégoût et fut relayé par un grand nombre de ses camarades. Le principal, soudain très agacé, exigea le silence. Sam répondit en souriant :
- Disons que ce n’est pas un restaurant 4 étoiles, mais le cuisinier fait son possible…
- … vous, de toutes façons du moment qu’il y a de la gelée bleue à volonté…

Sam foudroya son supérieur du regard pendant que les adolescents la regardait d’un air soudain dégoûté. Elle enchaîna rapidement sur une autre question :

- C’est bien payé, militaire ??

Le Major ferma les yeux un instant. Elle avait espéré qu’ils lui parleraient de ses recherches, avait apporté des prospectus et autres photos de nébuleuses lointaines et magnifiques…. Tout cela pour devoir répondre à des questions toutes plus terre à terre et… embarrassantes les unes que les autres. Son supérieur, amusé devant la mine consternée de sa coéquipière, vint une fois de plus à son secours :
- Non. C’est peu payé pour ce que certains font. Il est sûr que l’argent ne doit pas être une motivation, sinon on est vite très très déçu ! Pour certains postes à risques, par contre, les primes sont très importantes. La paye dépend aussi beaucoup du grade, de l’ancienneté en poste. De plein de facteurs en fait. Bref, il faut faire ce métier pour aider, pour servir votre pays. C’est une vraie vocation, un peu comme prof en fait !

Le principal sourit et Jack lui fit un clin d’œil. Les élèves écarquillèrent les yeux en rouspétant et l’un d’entre eux s’écria :
- Attendez, c’est plus dangereux ce que vous faites ! Prof c’est nase !!!

Sam observa la foule mouvante et excitée qui se trouvait devant elle. Le major se demanda si elle n’était pas plus stressée que devant un commando de jaffas.
En tous cas, comme devant un commando de jaffas, la présence rassurante et détendue de son supérieure facilitait bien les choses…

Une fille menue leva la main :
- Euh… Il faut être bon en sport ou pas ?
Quelques rires fusèrent et la jeune fille rougit. Sam lui adressa un sourire encourageant et répondit avec douceur :
- Tout dépend du poste qu’on souhaite. Pour être dans les unités d’intervention, bien sûr il faut certaines aptitudes physiques…
- … ça dépend, regardez Daniel ! murmura Jack avec un sourire.
Sam lui lança un regard désapprobateur et continua :
- … mais pour la plupart des métiers de l’armée un minimum d’aptitudes est requis, pas besoin d’être champion toutes catégories !
- Il faut être bon en classe ? demanda un garçon.

Sam reprit la parole :
- C’est pareil, tout dépend de la spécialité que vous souhaitez. Si vous voulez faire carrière dans l’armée, c’est comme partout, il faut arriver en bonne position, tout se fait sur concours. Pour les affectations les plus recherchées, comme pilote bien sûr, les places sont très chères.
- Vous, vous étiez bons en classe ?

Le Major rosit légèrement et Jack répondit :
- Le Major Carter est un soldat d’élite, un pilote hors pair et l’une des meilleures scientifiques mondiales. Je ne pense pas qu’elle ait été une seule fois dans sa vie deuxième à une compétition. Ai-je tort, Major ?
La voix du colonel était pleine de respect et de fierté pour sa coéquipière. Les élèves regardèrent avec admiration la superbe femme qui se tenait devant eux. Sam se contenta de faire un petit sourire gêné. Le jeune garçon qui avait posé la question se rejeta sur son fauteuil et soupira d’un air déçu. Jack s’en rendit compte et enchaîna :
- Cependant, même s’il faut que vous sachiez qu’un bon dossier scolaire vous ouvre les portes des meilleures académies, il est aussi possible de… se débrouiller autrement.

Sam tourna la tête vers lui, intriguée. Les élèves écoutèrent avec un intérêt accru le colonel :
- Personnellement, mes années de collège ou lycée sont loin d’être un bon souvenir. Et les remarques des professeurs étaient loin d’être élogieuses. J’ai plutôt intégré l’armée par défaut, et c’est seulement alors que je me suis donné les moyens d’atteindre le but que je m’étais fixé : devenir pilote. J’avais des aptitudes qui ont heureusement été repérées par les bonnes personnes. Bref, c’est toujours beaucoup plus simple en travaillant un minimum, surtout que croyez-moi c’est encore à votre âge que c’est le plus facile ! Personnellement, je dois bien reconnaître que j’aurais pu ne jamais arriver là où je suis aujourd’hui si je n’avais pas eu une bonne dose de chance…

Le Major Carter sourit intérieurement… La chance… L’extraordinaire chance du colonel O’Neill qui les avait maintenus en vie tant de fois. Il continuait de parler, à l’aise comme toujours, devant un public passionné et conquis comme tous ceux qui croisaient la route de cet homme exceptionnel. Elle observait son profil fin, ses lèvres fines relevées par un sourire avenant, ponctuant son discours par ses grands gestes habituels de ses mains fines et agiles, parcourant son jeune auditoire de son regard chaud et pétillant de malice et d’humour.

Un grand garçon au fond de la salle demanda d’une voix forte teintée de défi :
- Vous avez un flingue ?

Immédiatement, instantanément, Jack cessa de sourire. Sam vit sa mâchoire se crisper et sa voix soudain dure demanda :
- Pourquoi ?
Le garçon jeta un coup d’œil entendu à deux autres qui riaient d’avance et continua :
- Ben, c’est quand même le mieux dans l’armée ! C’est pour ça que les militaires font ce métier, les armes !!
Sam observait toujours le profil de son supérieur, soudain dur et sévère. Elle avait vu briller dans ses yeux bruns une lueur de colère, de douleur. Le cœur de Sam se serra brutalement dans sa poitrine. Elle avait instantanément compris ce que Jack avait ressenti devant ce tout jeune adolescent fasciné par les armes. Elle savait qu’il avait immédiatement revécu un autre entretien similaire avec un autre garçon, plus jeune, lui aussi fasciné par l’arme du colonel O’Neill. Par l’arme de son père.

Si elle n’avait pas connu Jack, Sam aurait pu craindre sa réaction. Mais elle savait combien il restait maître de lui-même, toujours. Et particulièrement devant des enfants. En effet, elle vit la colère disparaître de son regard brun et ses traits de détendre légèrement. Mais sa voix resta sèche quand il répondit à la question.

- Certaines personnes croient en effet qu’aimer les armes et le pouvoir qu’elles paraissent donner est une raison suffisante pour s’engager dans notre armée. Elles ont tort. Elles le payent généralement très cher. Nous ne sommes pas là pour tuer, mais pour secourir et aider. Les imbéciles qui ne respectent pas la vie à sa juste valeur sont en général les premiers à la perdre. Ai-je satisfait votre curiosité morbide, jeune homme ?

Le garçon secoua fébrilement la tête, blême, incapable de parler, et se tassa sur sa chaise. Un silence total suivit. Les adolescents, impressionnés soudain par l’extrême charisme de cet homme tout à l’heure si souriant, se turent un bon moment.
Sam en profita pour leur expliquer les cursus à suivre pour servir dans l’armée, Elle leur fit un tableau sans concession, leur présentant à la fois ce que ce métier pouvait avoir de dur et de passionnant.

Jack aperçut du coin de l’œil Cassie penchée vers une camarade et lui murmurant quelque chose à l’oreille. La jeune fille sourit et leva la main. Cassie, un étrange sourire sur les lèvres, se cala contre le dossier de son siège.

Sam sourit à l’adolescente qui demanda d’une voix claire :
- Est-ce que les officiers peuvent sortir ensemble ? Par exemple le colonel et vous ?

La scientifique se sentit pâlir et Jack prit mentalement note qu’il devrait avoir une petite conversation avec Cassandra. Sam répondit d’une voix qu’elle voulait assurée :
- Non, ce serait impossible. Il existe dans l’armée une loi appelée de non fraternisation qui interdit toute relation personnelle entre deux officiers dont l’un est sous les ordres de l’autre. Or je suis sous les ordres directs du colonel.
- Même si vous étiez très amoureux ?
Le Major Carter prit une grande respiration et assura avec un sourire feint :
- Même si nous étions très amoureux…. Ce qui n’est pas le cas ! ajouta-t-elle précipitamment.

Les élèves échangeaient des regards perplexes et dubitatifs.

Cassandra jubilait.

Jack décida de détendre une atmosphère qui devenait pesante et dit avec un sourire malicieux, prenant les élèves à témoin et désignant sa coéquipière de la main :
- Avouez que c’est dommage !
- MON COLONEL !

Fier de son effet, il sourit largement alors que les élèves éclataient de rire devant la mine déconfite et rougissante de la jeune femme.

A cet instant, la sonnerie retentit à nouveau et les élèves s’agitèrent sur leur siège. Jack conclut d’un sourire :
- Eh bien merci à tous, c’était bien agréable d’être ici. Et au revoir !

Les élèves répondirent par des « au revoir » et des « merci » enthousiastes et quittèrent la salle. Plusieurs jeunes filles sortirent en jetant un dernier coup d’œil à Jack, gloussant plus ou moins discrètement. Sam non plus n’échappa pas aux sourires gênés d’adolescents rougissants. Le principal adjoint vint les remercier et les assura de ce qu’il avait rarement vu les élèves si attentifs. Les deux militaires le saluèrent et sortirent. Alors qu’ils traversaient à nouveau la cours, Sam dit :
- Vous avez fait des ravages chez ces adolescentes, mon colonel… Je pense que Cassy va pouvoir monnayer cher votre numéro de portable !
Soudain inquiet, il s’arrêta et fronça les sourcils :
- Quoi ?? Non, elle ne ferait pas ça, elle n’oserait pas…. De toutes façons je lui dois déjà une petite discussion….
Sam rit et il la suivit à nouveau en souriant. Il ajouta :
- De toutes façons, que voulez-vous que ces gamines trouvent d’intéressant chez un vieux croûton comme moi ?
Sam s’empêcha d’entamer l’énumération de tout ce qui pouvait plaire chez le croûton en question… et se contenta de demander :
- Cela ne veut rien dire…. Vous n’êtes jamais tombé amoureux de l’une de vos professeurs au même âge ?
Jack lui jeta un coup d’œil, et soudain son sourire se fit plus sensuel :
- Non. Moi j’ai toujours préféré les blondes sages au premier rang….

FIN !

Bon, c’est tout léger, rien de bien exceptionnel je crains. Mais j’apprécierais quand même beaucoup un petit commentaire !