Sam et Jack
Auteur : Helios
E-Mail : helios14@free.fr
Catégorie : romance, pour faire original (comment ça,
avec le titre vous vous en doutiez ???)
Saison : saison 9
Raiting : aucun
Date d’écriture : octobre 2005
Archive : à ne pas publier sans mon autorisation (envoyez-moi
un email je dirai sûrement oui).
Disclamer : Stargate is a register trademark of MGM/UA and
showtime-online. I’m not intending to discredit the actors, writhers or
anyone involved with Stargate. It is purely a fan fiction and nothing else.
This story is not making any profit, it is strictly for entertainment.
Notes : cette fic m’est venue en écoutant l’une
des très rares chansons que j’aime bien des débuts de Vanessa
Paradis : Marilyn & John.
Il y a deux heures de décalage horaire entre Washington et Colorado
Springs : 2 heures plus tôt à Colorado Springs.
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7 heures. La capitale américaine
s’éveille à une nouvelle journée. Les larges avenues
sont déjà pleines de monde.
La longue voiture passe un à un les postes de garde. Son conducteur encore
mal réveillé se contente d’un bref sourire aux différents
militaires en faction qui le saluent avec respect. Il pénètre
dans le parking.
Une longue, très longue journée commence. Comme la veille. Comme
le lendemain, sûrement.
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7 heures. Elle s’étire doucement, sourit, passe la main à
côté d’elle, et cesse de sourire.
Elle ouvre les yeux.
Elle n’arrive pas encore à se sentir chez elle dans cette grande
maison. Pourtant c’est bien son père qui lui sourit dans le cadre
posé sur l’étagère.
Elle referme un instant les paupières, réprime un soupir et rejette
enfin la fine couverture.
Une longue journée l’attend.
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9 heures. Il est seul. Voilà déjà plus de deux heures qu’il
travaille.
Mary lui dépose un café sur son bureau et repart avec celui qu’il
a vidé un peu plus tôt.
Il la remercie d’un sourire. Il lui a déjà dit qu’elle
n’était pas là pour ça. Mais elle continue, alors
il a abandonné.
Il avale une gorgée du précieux liquide tout en relisant le rapport
qu’il vient de finir.
La pauvre, non seulement elle fait son café, mais en plus elle devra
décrypter ses pattes de mouche pour en faire un papier convenable. C’est
à la limite du travail de linguiste.
Il sourit alors que s’impose à son esprit un visage connu, un visage si cher. Un visage jeune, souriant, avec de grands yeux bleus derrière de fines lunettes.
Son regard dévie sur l’icône
MSN de son ordinateur.
Non. Il n’a pas le temps. Et puis à cette heure là, il ne
sera pas connecté. Il est quoi…. 7 heures là-bas ?
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7h10. Elle s’accorde quelques secondes de plus sous le jet d’eau
chaude. Elle essaye de détendre sa nuque raidie par le manque de sommeil.
Elle ferme le robinet et sort, attrapant une serviette.
Parfois elle regrette presque d’être là. Elle a l’impression
d’avoir changé cette maison. Dorénavant elle ne trouve plus
uniquement son odeur à lui dans les draps du lit.
Son regard passe sur la tablette. Deux brosses à dent. Dire qu’il faut encore cela pour se rassurer, pour être sûre que ce n’est plus un rêve.
Ce n’est plus un rêve,
mais ce matin elle se réveille à nouveau seule dans une maison
trop grande.
Elle sera partie dans 3 minutes. Elle déjeunera à la base.
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9h27. Il attend que Mary l’appelle pour la réunion. Tout est prêt.
Il a quoi… 3 minutes devant lui ?
Il pourrait….. peut-être…..
Machinalement sa main cherche son portable dans la poche de sa veste.
Il hésite, joue avec le téléphone, s’apprête
à l’allumer puis renonce. Il va la déranger, c’est
sûr. La réveiller peut-être.
Réveiller Samantha Carter
à 7h30 ? Impossible. Il sourit et allume le téléphone.
Mary passe la tête par l’entrebâillement :
- Le secrétaire d’Etat vient d’arriver, il vous attend.
- Bien. Merci Mary.
Le téléphone disparaît dans sa poche.
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7h55. Elle boit son thé à petites gorgées. Elle laisse
le liquide brûlant la réchauffer doucement.
Elle sait qu’ils sont là avant même de les voir, de les entendre.
Elle repose le bol et découvre devant elle le grand jaffa, et l’archéologue,
leurs plateaux à la main.
- Bonjour Sam.
- Bonjour Colonel Carter.
- Daniel, Teal’C… Bien dormi ?
Ils répondent, s’installent. Rapidement la voix animée de
Daniel remplit le vide de son cœur. Elle se jette dans la discussion.
Cameron les rejoint quelques minutes après.
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10 heures. La salle de réunion est immense, luxueuse et impersonnelle.
Comme toutes les autres. Et c’est là qu’il passe sa vie à
présent.
Quand il pense qu’il se plaignait de découvrir des arbres en posant
le pied à quelques milliers d’années lumière de là….
Le stylo tourne de plus en plus vite dans sa main.
Les minutes s’égrènent de plus en plus lentement sur le
cadran de l’horloge.
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9 heures.
- Colonel Carter ??
- Euh…. Oui, pardon professeur, je vous écoute. Poursuivez.
Felger voudrait croire qu’elle était en train de l’imaginer, lui, l’illustre professeur, l’embrassant avec passion et violence.
Il sait que ce n’est pas le
cas, que cela ne le sera jamais. Comment pourrait-il rivaliser aussi ???
Le scientifique soupire et continue sa démonstration.
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11 heures.
- … SG1….. d’après les recherches du Docteur Jackson
et du colonel Carter……. Les relations avec la nouvelle nation jaffa……
Ces mots ne signifient rien pour
eux. Rien.
Qu’a-t-il entendu déjà ? Ah oui, des héros. La glorieuse
et héroïque SG1. Deux lettres et un chiffre. Pour ainsi dire rien.
Le Docteur Jackson.
Non. Daniel, Danny, Space Monkey, Petit scarabée, oui.
Pour eux ce nom est synonyme de découverte de la Porte, d’archéologue
surdoué, de visionnaire. D’intellectuel.
Pour lui c’est juste son meilleur ami. Un éternel optimiste malmené
par la vie. Un regard bleu si profond sur le monde, sur les mondes. Des engueulades
mémorables et une confiance à toute épreuve.
Les jaffas…. Teal’C.
Pour eux, c’est et ce sera définitivement un alien. Un étranger.
Même utile. Une personne trop dangereuse pour le laisser prendre un appartement.
Pour lui c’est son frère d’arme. Son frère tout court.
Un guerrier hors du commun, mais surtout un être sensible et droit, bien
plus humain que tous ceux qui se trouvent autour de cet immense bureau.
Le colonel Carter….
A les entendre on s’imaginerait un croisement entre le stratège
glacial et le scientifique de génie.
Savent-ils seulement que c’est une femme ? Qu’elle n’a pas
quarante ans ? Qu’elle a pleuré toutes les larmes de son corps
à la mort de son père ? Qu’elle a les yeux bleus les plus
pétillants au monde ? Qu’elle adore le parfum français et
qu’elle a un épi sur le côté droit le matin quand
elle se réveille ?
Savent-ils qu’en cet instant il donnerait le Pentagone tout entier pour
entendre sa voix sur sa messagerie ?
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9h50.
« Jack O’Neill. Laissez un message, merci. »
Elle raccroche avant le signal sonore.
Elle n’a plus 15 ans quand même !!
Elle coupe à nouveau son portable, quitte les vestiaires et retourne
à son labo.
Non, à 15 ans elle ne se serait jamais enfermée dans les vestiaires pour téléphoner. Ce type a vraiment une mauvaise influence sur elle. Lamentable. Inadmissible. Pitoyable.
Elle réessayera d’appeler dans une heure.
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12h20. Fin de la réunion.
Il hésite à retourner directement dans son bureau, puis décide
de sortir un peu.
Il a besoin d’être dehors, ailleurs, seul.
Arrivé sur la pelouse derrière l’imposant bâtiment,
il fait les deux choses qui le démangent depuis des heures :
Il enlève sa veste et allume son portable.
Il s’assied à même le sol en attendant la connexion.
« Bonjour, vous êtes
bien sur la messagerie de Samantha Carter, je ne peux vous répondre pour
le moment, mais laissez moi un message et je vous rappellerai dès que
possible. Au revoir. »
Il écoute sa voix jusqu’à la fin, puis raccroche.
Il recompose un numéro. Une
voix enjouée lui répond.
- Jack ! Comment va ?
- Bien Daniel. Et vous au SGC ?
- Impeccable, on vient de m’apporter une tablette de….
- Je sais ! j’ai lu le rapport ! Inutile de m’en dire plus !
Il est sûr d’avoir ENTENDU le sourire de l’archéologue.
Il enchaîne :
- Et sinon ? Comment ça se passe avec Landry, Mitchell, tout ça
?
- Euh…. Très bien…. Comme je vous le disais hier soir
au téléphone.
- …
- Vous vous ennuyez à ce point ?
- Oui.
- Et vous préférez encore m’entendre parler moi que
vos chers collègues politiciens ?
- A vrai dire, je voulais appeler Teal’C, mais je me suis trompé
de numéro.
- Teal’C n’a pas de portable.
- Ah, oui, c’est vrai. Bien, et sinon…….
- Elle assiste au briefing de SG7 qui est revenue avec un truc scientifique
de P5X571.
- Mais je ne vous demandais rien Daniel.
- Je sais ; c’est juste au cas où.
- Bon…. Et bien dans ce cas….
- A demain Jack !
- Qui vous a dit que je vous appellerai demain ??
- Rien. On verra bien.
- C’est décidé, j’offre un portable à Teal’C
pour son anniversaire.
- Très drôle. Au revoir Jack.
- Au revoir Daniel. Saluez tout le monde pour moi.
- Ce sera fait.
Il raccroche. Il est de meilleure humeur. Au moins il a parlé à Daniel. Au moins il a entendu parler d’elle. Il a eu une confirmation supplémentaire qu’elle n’est pas qu’un rêve, qu’un fantasme, un idéal. Qu’elle est bien réelle. Et qu’elle aussi se fait suer dans des réunions. Non, Carter ne se fait jamais suer dans les réunions. Elle adore ça. Elle oublie tout quand elle travaille.
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12h10.
Fin du briefing, enfin.
C’est si nouveau pour elle que le travail ne soit plus LA priorité.
Bon, d’accord, elle pouvait encore passer des heures l’esprit totalement
accaparé par une technologie alien. Oublier de manger, de boire, d’adresser
la parole à quiconque entrait dans son labo.
Mais elle n’oubliait plus de rentrer quand il était là.
Elle était ponctuelle, impatiente même. Disponible, calme.
Elle passait même du temps à cuisiner. Et finalement était
assez douée (là encore, aurait-il ajouté).
Et elle aimait ça. Ils se
complétaient à la perfection. Il la calmait, la faisait rire,
lui ouvrait les yeux sur les petits plaisirs de la vie qu’elle survolait
auparavant. Maintenant, elle savait savourer chaque seconde du temps qu’ils
passaient ensemble.
Elle arrive au mess et s’installe avec ses trois coéquipiers et
amis. Au bout de quelques instants Daniel, avec un ton détaché
qui trahit sa gêne, annonce :
- Euh…. Jack a appelé, pendant ta réunion Sam.
La fourchette du colonel Carter
est restée en l’air une fraction de seconde de trop. Elle demande,
tout aussi calmement :
- Et que voulait-il ?
- Rien de spécial. Dire bonjour je pense.
- Ah. Merci Daniel.
Elle n’a plus faim mais continue
de manger. Comment un truc aussi stupide peut-il lui donner soudain l’impression
d’avoir un poids si lourd sur ses épaules ?
Teal’C et Cameron ont arrêté d’un regard Daniel qui
s’apprêtait à faire un commentaire. Ils continuent de déjeuner.
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14h15. Mary le regarde ouvrir puis refermer son portable d’un geste nerveux.
Son visage est tendu. Il n’a pas pu la joindre, sinon il aurait ce très
léger sourire quasi imperceptible mais qu’elle a appris à
reconnaître au fil des mois.
Cela lui fend le cœur d’avoir à lui dire une nouvelle fois
les paroles qu’il déteste tant :
- La réunion va commencer dans 5 minutes Monsieur.
- Merci Mary. J’y vais.
Il regarde une dernière fois son portable, puis, manifestement agacé,
le pose d’un geste sec sur le cuir de son sous-main. Il gratifie Mary
d’un sourire sans chaleur et disparaît dans le couloir.
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13h45. Elle n’en peut plus. Elle n’arrive plus à se concentrer.
Et s’il ne pouvait pas venir ce week-end ? S’il était retenu
à Washington une fois de plus ?
Si elle veut pouvoir travailler, il faut qu’elle l’appelle. Tant
pis. Elle va essayer son bureau directement, sur la ligne directe sécurisée.
Au bout de 6 sonneries, son appel est rebasculé. La voix anonyme d’une
standardiste lui répond :
- Homeworld Security. Que puis-je faire pour vous ?
- Colonel carter, SGC. Je souhaite joindre le général O’Neill.
- Ne quittez pas.
Elle attend, se mord la lèvre. Appeler le Homeworld Security pour échanger des mots tendres, vraiment, elle se demande quand elle a pu descendre si bas.
Il y a presque neuf ans, songe-t-elle en souriant.
- Secrétariat général,
j’écoute.
- Je souhaite joindre le général O’Neill, de la part du
colonel Carter.
- Un instant je vous prie.
Elle se remet à attendre. Elle réalise qu’elle est en train de faire des gribouillages sur le rapport de SG13 et range précipitamment le papier dans son tiroir, comme une enfant en faute.
Elle attend. La petite musique lui donne envie de sortir son zat et d’en finir une bonne fois avec la bureaucratie du Pentagone.
- Je vous passe le bureau du
général.
- Merci.
Sa voix est froide, mais elle vient
de se réchauffer d’un coup. La voix douce de Mary prend le relais
:
- Bureau du général O’Neill.
- Bonjour, c’est le colonel Carter. Le général est-il là
?
- Non, je suis désolée colonel. Il est en rendez-vous avec
le Président pour une bonne partie de l’après-midi.
Elle ferme les yeux un instant.
Mary, désolée, demande :
- Je peux lui laisser un message ?
Oui. Dites lui qu’il me manque. Dites lui que sa voix me manque, que son sourire me manque, que l’étincelle dans ses yeux quand il me regarde me manque, que ses mains me manquent, que sa présence me manque, que tout en lui me manque à chaque seconde.
- Non, merci. Je rappellerai, au
revoir.
- Au revoir colonel.
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16h10.
Hayes le regarde en souriant :
- Je suis vraiment désolé de vous demander ça, Jack.
Le général O’Neill
sourit franchement pour la première fois de la journée. Il échange
avec le président un regard qu’ils sont seuls à comprendre.
- Je vous en prie, Monsieur le Président. Si c’est pour la sécurité
nationale….
- Je savais que vous comprendriez.
Hayes se lève, et tous l’imitent
dans la seconde. Quelques instants plus tard, après avoir saisi le dossier
en question, Jack arpente à nouveau les couloirs du Pentagone. Un sourire
aux lèvres, imperceptible pour quiconque ne le connaît pas. Donc
pour tous en cet endroit.
Seule Mary fronce les sourcils en le voyant entrer d’un pas alerte, la
gratifier d’un sourire et récupérer son portable. Elle le
suit :
- Le colonel Carter a essayé de vous joindre….
- Parfait, parfait.
Il l’a à peine écoutée. Pour le coup elle est sidérée.
Il sort, son dossier à la main :
- A lundi Mary ! Pas de folies pendant le week-end !
- Mais… Mais nous sommes jeudi !!!! réplique-t-elle, effarée.
Il est déjà reparti.
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21 heures.
Elle ne l’a pas eu au téléphone. Elle n’a pas entendu
sa voix. Elle ne l’entendra plus, il est 23 heures à Washington.
Soit il est encore au Pentagone, soit il a réussi à rentrer et
pour rien au monde elle ne voudrait le réveiller.
Elle gare la voiture dans l’allée
en soupirant.
2 jours avant de le voir. C’est peu, comparé à trois semaines
sans lui.
2 jours, c’est aussi le temps qu’ils auront ensemble. C’est
toujours peu comparé à trois semaines sans lui.
Elle se demande soudain si ce n’était pas mieux avant. Avant le Minnesota, avant cette soirée, avant cette nuit, avant toutes ces nuits, tous ces matins.
Non, ce n’était pas mieux avant, se dit-elle en faisant tourner la clef dans la serrure. C’était une autre douleur, mais ce n’était pas mieux.
Elle s’arrête, les sens
soudain en alerte. Elle a entendu du bruit dans la cuisine. Elle distingue de
la lumière. Instinctivement, elle prend son revolver dans sa ceinture
et balaye l’espace du regard. Elle avance lentement, attentive au moindre
bruit suspect.
Elle repousse la porte du pied, l’arme tendue devant elle.
Elle se fige.
Il se retourne, la regarde, sourit en découvrant le revolver, se lèche un doigt couvert de sauce, se détourne et se remet à remuer le contenu de la casserole.
- Bonsoir Sam. Bonne journée ?
Elle abaisse l’arme, secoue ses boucles blondes et rit doucement. Elle dépose le revolver sur la table et s’avance vers lui. Son regard bleu remonte lentement le long du jean, du dos musclé qu’elle devine sous le t-shirt beige. Le port altier de sa tête et ses cheveux grisonnants déjà décoiffés. Elle vient se lover derrière lui, passe ses bras autour de sa taille, ferme les yeux et se serre contre lui. Elle murmure :
- Oui, très bonne en fait.
FIN