Huis clos

Auteur : Helios
E-Mail : helios14@free.fr
Catégorie : humour... si si je vous jure !
Saison : saison 7 (mais ne cherchez pas la vraisemblance !!)
Raiting : aucun
Date d’écriture : janvier 2006

Archive : à ne pas publier sans mon autorisation (envoyez-moi un email je dirai sûrement oui).
Disclamer : Stargate is a register trademark of MGM/UA and showtime-online. I’m not intending to discredit the actors, writhers or anyone involved with Stargate. It is purely a fan fiction and nothing else. This story is not making any profit, it is strictly for entertainment.
Notes de l’auteur : cette fic a été écrite pour un concours lancé sur le forum de fanfiction de Siress (http://fanfiction.superforum.fr/index.forum) : une scène d'ascenseur

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Le lieutenant s’étira et se massa la nuque. Il jeta à nouveau un coup d’œil distrait vers les écrans, soupira pour la 2343ème fois, regarda sa montre pour connaître le temps qui lui restait avant d’être relevé, soupira encore et entreprit de se gratter l’arrête du nez.

La porte de la salle s’ouvrit soudain, et le lieutenant se mit au garde à vous devant le nouvel arrivant. Le colonel Reynolds lança un « repos » et s’avança, un billet de 10 dollars à la main :

- Tenez Carlson, voilà ce que vous m’aviez prêté.
- Merci colonel, mais ce n’était vraiment pas nécessaire de me les rendre si vite !
- Allons allons, les bons comptes…
Le colonel balaya à son tour les écrans du regard, et le jeune lieutenant soupira :
- Rien à signaler mon colonel. A part cette histoire de court-circuit, tout fonctionne, et….
Il s’interrompit soudain, voyant Reynolds se figer. Le colonel s’approcha lentement, se penchant vers un des écrans de commande. Un sourire naquit sur ses lèvres :
- Et vous disiez qu’il ne se passait rien lieutenant ?

Le jeune homme, soudain terrifié à l’idée d’avoir laissé passer un crime innommable, se pencha à son tour.

C’était l’écran de contrôle de l’ascenseur du complexe, bloqué, bien sûr, entre deux étages, suite au court-circuit qui avait affecté une grande partie du SGC.
Les deux personnes qui se trouvaient dans la cabine, face à face, à une distance des plus respectables, étaient le major Carter et le colonel O’Neill. Immobiles, et à priori silencieux, l’une regardant avec obstination vers le sol gris et l’autre faisant négligemment tourner un stylo entre ses doigts.

Le lieutenant leva les yeux vers Reynolds, ne sachant trop quelle attitude adopter…. Bien sûr, les rumeurs allaient bon train, les paris aussi…. Mais bon, cela restait deux officiers supérieurs, et quels officiers….. Leur manquer de respect serait….

Le colonel siffla entre ses dents :
- Trop fort… On aurait voulu le faire, on n’y serait jamais arrivé….
Sans quitter l’écran des yeux, il prit à tâtons son portable dans sa poche et composa rapidement un numéro.
- Oui, ici Reynolds… Vous devriez venir en salle de contrôle…. Si si, maintenant…. Oh oui je sais pour l’ascenseur…. Et bien prenez les échelles !.... Un artéfact ?? Ok, et moi je vous propose Jack et Carter seuls dans l’ascenseur… Oui oui, bloqué…. C’est ça !
Il raccrocha d’un air satisfait. Le lieutenant le regardait, médusé. Reynolds lui sourit :
- Lieutenant, considérez que je viens de vous relever.
- Mais mon colonel…
- Pas de discussion. Allez, rompez !
Vexé mais obéissant, le jeune homme se leva et se dirigea vers la porte, qui s’ouvrit à la volée. Daniel Jackson fit irruption dans la pièce exiguë, brandissant déjà un doigt accusateur vers Reynolds :
- Je vous préviens, si c’est une blague….
Mais il posa les yeux sur l’écran que lui désignait Reynolds d’un air satisfait et s’arrêta, bouche bée :
- Ah bah ça alors…..
Le lieutenant s’avança à nouveau vers la porte…. Pour se trouver nez à nez avec le docteur Fraiser.
- Daniel, j’aimerais bien savoir pourquoi vous m’avez hurlé de ven….
- Pour ça !!!! répondit triomphalement l’archéologue en lui mettrant à son tour l’écran.
Elle fronça les sourcils, s’avança, se pencha à son tour à côté des deux hommes, écarquilla les yeux…. Et se sentant observée, se redressa d’un air digne.
- Quoi ? et alors ?
- ET ALORS ?? Sam et Jack bloqués dans un ascenseur ? LE truc inespéré qu’on aurait même pas osé rêver ???
- Daniel, franchement, vous êtes pitoy….
- Ils se parlent ! s’écria Reynolds.
Immédiatement Janet et Daniel se bousculèrent pour se rapprocher de l’écran.

En effet, dans l’étroite cabine, Jack s’était mis à parler. Sam lui répondit, souriante. Un court échange suivit, au terme duquel la jeune militaire rit franchement. Daniel murmura :
- Ah ah…. Femme qui rit….
Il s’arrêta net, et leva les yeux pour rencontrer le regard furieux du médecin. Elle haussa les épaules :
- Pitoyable je dis. Et puis dans ce cas, ça ferait quand même 7 ans qu’elle y serait, dans son lit.
Les deux hommes échangèrent un regard surpris et un sourire. Reynolds se détourna un instant et vit le lieutenant Carlson qui les observait depuis l’embrasure de la porte. Consterné. Le colonel aboya :
- Quoi ? Vous êtes encore là vous ?
Carlson sursauta :
- Euh… Pardon mon colonel, j’y vais !
- Attendez ! s’écria Daniel. Qui est responsable de la panne ?
- C’est un problème au laboratoire qui a causé le court-circuit.
- Evidemment, murmura Janet. Felger….
- Ok, reprit Daniel, et qui répare ?
- Le sergent Siler expliqua le lieutenant.
- D’accord.
L’archéologue saisit à son tour son portable et composa un numéro, pendant que Carlson quittait prestement la pièce.
- Sergent ? Oui, ici Daniel Jackson… Voilà… Vous en êtes où de la panne ?? Ah mince…. Non, non, c’est très bien…. Enfin non, je veux dire c’est une catastrophe. Il ne faut pas réparer cette panne. Non… Non je ne peux pas vous dire….. En salle de surveillance…. Mais…… Si faites moi confiance…. Sergent, je vous en SUPPLIE ne réparez pas cette panne !!!!

Le ton désespéré de Daniel fit sourire Janet et Reynolds. Sur un des écrans, le sergent Siler, en pleine réparation, se retourna vers la caméra et la toisa d’un air inquiet.

- Oui…. Je ne sais pas, une heure…. Ou deux….. Je sais que c’est long !! Mais je vous assure que c’est TRES important ! Oui oui oui, je vous préviendrai… MERCI Siler !

Daniel raccrocha et soupira à l’attention de Janet et Reynolds :
- C’est bon, mais on a eu chaud, il n’en avait plus que pour quelques minutes !

Sur l’écran, Sam et Jack s’étaient assis face à face et semblaient en pleine discussion.

Une minute plus tard, la porte de la salle de surveillance s’ouvrit à nouveau et Siler entra, manifestement agacé :
- Docteur Jackson, puis-je savoir… oh pardon mon colonel ! dit-il en apercevant Reynolds.

Le sergent fronça les sourcils :
- On a un problème de sécurité ??
- Bien mieux que ça, dit Reynolds en lui désignant l’écran. Siler s’approcha alors que tous lui laissaient la place.
- Quoi ? C’est le colonel O’Neill et le major Carter, mais je ne vois pas ce qui….. OH !!
Les trois autres se sourirent d’un air entendu. Sourire qui disparut quand le docteur Felger fit à son tour irruption dans la pièce :
- Sergent Siler, vous pourriez m’attendre quand je vous…. Oh ! Pardon ! dit-il en découvrant à son tour la petite assemblée.
Il se mit soudain à trembler, paniqué :
- Quoi ?? Que se passe-t-il ?? On est attaqué ?? On a été infiltrés ?? Il faut prendre des armes ??
- Mais non ! Calmez-vous enfin, lança Janet, agacée.
- Bien… euh… mais alors que faites-vous tous là ??

Ils échangèrent un regard gêné, ne sachant que répondre. Mais Daniel, qui jeta un coup d’œil vers l’écran, hurla soudain :

- Jack se lève !!!!!

Ils se précipitèrent devant l’écran, et Felger, après avoir hésité un instant, se haussa sur la pointe des pieds pour voir par-dessus l’épaule de l’archéologue. Il s’écria alors, avec émotion :
- Oh ! Mais c’est le major Carter !!
Ils lui jetèrent un coup d’œil… et renoncèrent à répondre, ce qui se passait dans l’ascenseur leur paraissant un million de fois plus intéressants que les fantasmes amoureux du pauvre scientifique. O’Neill s’était en effet relevé et s’apprêtait à enclencher la radio du poste de secours. Siler se précipita sur le tableau de commande et enclencha un bouton, interceptant l’appel. La voix de Jack retentit :
- Ici O’Neill, l’ascenseur est toujours bloqué, vous en êtes où en bas ??
- Ici le sergent Siler mon colonel. Je suis navré, mais on vient de s’apercevoir que la panne est bien plus ennuyeuse que prévu. On va en avoir pour un moment. Je suis désolé.
- Ah, murmura Jack d’un ton qui ne semblait pas refléter beaucoup de déception.
- J’y travaille mon colonel. Mais je crains que nous en ayons bien pour deux bonnes heures encore, pas moins.

Felger glappit :
- Deux heures ?? Mais vous m’aviez dit…
La main du colonel Reynolds venait de se plaquer sur sa bouche, l’empêchant de parler, alors que tous les foudroyaient du regard. Mais Jack ne sembla pas l’avoir entendu et soupira :
- Faites de votre mieux Siler.

Il raccrocha et retourna s’asseoir…. Tout à côté du major. Qui lui sourit.

Siler murmura :
- Si ça se trouve il ne va rien se passer. Ça fait quand même 7 ans qu’il ne se passe rien.
- Mais de quoi parlez-vous ??

Ils se retournèrent lentement vers Felger, qui observait l’écran, les sourcils froncés. Daniel soupira :
- Ecoutez… Docteur. Je sais que cela va être pénible pour vous à entendre… Mais nous pensons que…. Le colonel…. Et le major…. Enfin vous comprenez quoi !!
Felger le regarda un instant, une moue stupide sur ses traits poupons. Puis ses yeux s’agrandirent soudain et il balbutia :
- Quoi ?? Mais non… Samantha… Enfin le major…. Enfin….
Reynolds prit un air grave et lui mit doucement la main sur l’épaule :
- Si. Soyez fort.

Janet réprima un fou rire qu’elle transforma maladroitement en quinte de toux, alors que Siler se mordait la lèvre pour ne pas se départir de son flegme habituel.
Felger sembla un instant sur le point de fondre en larmes, et il gémit :
- Moi qui avais toute confiance dans le colonel O’Neill…. C’était mon héros….
- Je sais…. Mais c’est la vie, Jay, renchérit Daniel, au bord de l’explosion.

Le pauvre savant au cœur brisé acquiesça douloureusement.

A cet instant Janet et Siler s’écrièrent de concert :

- REGARDEZ !!!

Et, bouches bées, ils découvrirent sur l’écran Jack qui venait de passer son bras autour de la jeune femme. Elle se laissa aller et posa la tête sur l’épaule de son supérieur.

Le silence total se fit dans la pièce de surveillance. Ils regardaient tous l’écran, bouche bée, tendus à l’extrême.
Sam posa doucement sa main sur le genou du colonel, qui caressait du pouce la joue de la jeune femme. Jack parla à nouveau, et elle sourit, radieuse.
Felger gémit mais personne n’y prêta attention.

Reynolds, détachant un instant son regard de l’écran pour passer rapidement sur les autres, s’écria :
- Aïe ! Le général Hammond vient par ici !! Il cherche peut-être l’un de nous…. S’il nous trouve, et surtout s’il découvre que….

Ils se regardèrent, très inquiets. Mais Daniel jeta un coup d’œil à un écran et enclencha un des boutons du panneau de commande. Sur un des écrans, Teal’C, en pleine méditation, se leva lentement et décrocha le téléphone de ses quartiers.
- Teal’C
- Teal’C, c’est Daniel, j’ai un service urgent et très important à vous demander.
- Je vous écoute Daniel Jackson.
- Voilà il faut que….. que vous bloquiez le général Hammond.
Tous devinèrent, plus qu’ils ne purent distinguer, le lever de sourcil étonné du jaffa. Après un temps, sa voix s’éleva à nouveau :
- Qu’entendez-vous par là Daniel Jackson ?
- Il doit me chercher. Je suis niveau 16, à la salle de surveillance vidéo. Il est déjà niveau 18, comme vous. S’il me trouve, c’est… Il ne faut pas qu’il me trouve. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas sous une influence quelconque, tout va bien, ce n’est rien de grave…. Mais c’est très important.
- J’ai du mal à vous suivre Daniel Jacskon.
- Ecoutez….. Euh…. Voilà, Jack et Sam sont bloqués dans l’ascenseur en panne….. et….
- Vous regardez cela sur l’écran ?
- Oui…. Non !! Enfin…. Enfin c’est pour surveiller que tout va bien hein…. Bref, il faut faire quelque chose, si le général vient ici, ils sont foutus !!!
- …
- Teal’C ?
- Comment O’Neill maîtrise-t-il la situation ?
- Plutôt bien justement !!! C’est inespéré !! Alors si vous…
- Je m’occupe du général.

La jaffa raccrocha et sortit de ses quartiers. Ils suivirent sa haute stature sur les écrans, jusqu’à le voir rejoindre le général dans un couloir. Hammond sembla vouloir lui parler, mais, après avoir respectueusement hoché la tête vers celui qu’il reconnaissait comme son supérieur depuis de nombreuses années, Teal’C le saisit sans ménagement par le col de son uniforme et ils disparurent derrière la porte la plus proche, qui se trouvait être celle d’une petite armurerie de secours.
Les cinq personnes qui observaient la scène frémirent à l’unisson et Reynolds murmura :
- Euh… Vous auriez peut-être du lui préciser de ne pas l’esquinter….
Daniel se mordit la lèvre :
- Oui…. Enfin….. Je fais confiance à Teal’C… Le tout sera de trouver…. Une explication valable.
Il releva ses yeux bleus vers ses compagnons, qui le fixaient. Il soupira :
- Ok, je me chargerai de trouver l’explication valable…..

Un cri de Felger les ramena à leur observation première.

Jack et Sam s’étaient légèrement tournés l’un vers l’autre et semblaient s’observer en silence, alors que, délicatement, le colonel O’Neill venait de poser sa main sur la joue de la jeune femme.

L’ambiance en salle de surveillance était électrique.
Mais tous poussèrent un cri de frustration quand Jack se leva d’un bond et décrocha le combiné. Siler enclencha un bouton et deux voix leur parvinrent. Le timbre chaud et passablement énervé du colonel, et la voix du sergent Harriman :
- …. savoir si tout allait bien, je vais joindre Siler pour savoir où ils en sont.
- Pour l’amour du ciel Walter !!

- Jack est TRES énervé, commenta Daniel avec une grimace.
- … Laissez Siler tranquille, et moi aussi ! Ce foutu ascenseur sera réparé quand il sera réparé !! Bon sang !!

O’Neill raccrocha le combiné. Sam s’était levée elle aussi. Ils étaient à nouveau debout et face à face.
Devant les écrans, ce fut un concert de protestations. Siler décrocha son portable :
- Walter, ici Siler. N’appelez plus O’Neill bon dieu !! …… Quoi comment je le sais ?? Mais je viens de vous entendre….. Ce serait trop long de vous expliquer….. Venez en salle de surveillance, voir un peu ce que vous avez fichu en l’air ! Mais ne le dites à personne hein !
Il raccrocha.

Sur l’écran, la tension était presque palpable. Jack tapotait nerveusement contre la paroi pendant que Sam se tenait immobile, bras croisés.

Une minute plus tard, Walter Harriman passa sa tête par l’entrebâillement, et découvrit, bouche bée, les cinq personnes debout dans l’étroite pièce.
- Mais qu’est-ce que vous faites là ??
Felger lui jeta un regard de chien battu pendant que Janet lui faisait fébrilement signe d’approcher. Il se pencha à son tour vers l’écran :
- Et bien quoi ??
- Et bien avant que vous l’appeliez Sam avait la tête posée sur son épaule et ils étaient blottis l’un contre l’autre !!!!
- Non ?!?! Et mince……ça fait longtemps qu’ils sont ensemble ?? Vous le saviez ??
- Ils ne sont pas ENCORE ensemble, expliqua Reynolds. Ils étaient…. Sur le point d’être ensemble si vous voyez ce que je veux dire.
Le sergent le regarda et balbutia :
- Mais… mon colonel…. Mais on ne peut pas… Enfin…. Regarder….
- Oh mais nous on voulait seulement vous prévenir, hein. Si vous préférez retourner à votre paperasse…. murmura perfidement Janet.
Walter baissa les yeux… sembla hésiter un instant, puis, sans regarder personne, s’appuya sur la tableau de commande, tentant lui aussi de trouver une position plus propice à une longue attente.

Les autres sourirent et se remirent à attendre, mais sans plus beaucoup d’espoir, et en se promettant de se venger un jour ou l’autre du maudit sergent.

Mais sur l’écran, la situation évolua de façon inattendue.
Sam sembla soudain exploser et se mit à invectiver son supérieur. Le colonel répliqua aussi sec, la menaçant d’un doigt tendu. Sam parut balayer d’un geste du bras les paroles de son supérieur et se mit à crier de plus belle, tremblante de colère. Jack était d’une immobilité inquiétante, tendu à l’extrême, son visage sévère tourné vers la jeune femme.

Seules deux remarques se firent entendre dans le silence de la salle de surveillance :
- Qu’est-ce qu’elle est belle….. soupira Felger.
- Le mois prochain j’installe le son, grogna Siler.

Sur l’écran, Jack fit un geste de la main, serrant le poing comme pour se calmer. Sam repartit de plus belle et tout à coup…. se détourna. Elle se retrouva face au mur de l’ascenseur. Le corps manifestement secoué par les sanglots.

Le cœur de tous se serra.

Sur l’écran, Jack la regardait, toujours immobile.

Puis d’un pas il franchit la distance qui les séparait encore, posa une main sur l’épaule de la jeune femme, et la retourna vers lui. Elle leva des yeux qu’on devinait baignés de larmes.

Alors Jack O’Neill se pencha vers elle et, saisissant entre ses mains le visage de la jeune femme, l’embrassa.

Un gémissement et cinq soupirs retentirent de concert.
Daniel serra le poing en signe de victoire, un sourire sur le visage. Il échangea un clin d’œil avec Janet.

Sur l’écran, Jack passa doucement une main dans le dos de la jeune femme, la serrant plus étroitement contre lui. Elle avait enfoui ses deux mains dans les cheveux grisonnants de son supérieur, et répondait à son assaut avec fougue et sensualité, collant ses courbes contre lui.

Harriman se racla la gorge :
- Euh…. Ils ne vont pas…. Enfin…… Je veux dire…. Ils savent qu’il y a une caméra en plus…..
- Moi, si j’étais à la place du colonel, je peux vous dire que c’est vraiment pas à la caméra que je serais en train de penser…… murmura Felger.

Tous se regardèrent, rougissants soudain. Et d’autant plus incapables de détacher leur attention de l’écran.

Reynolds poussa un sifflement admiratif quand Jack glissa une main sous la cuisse de la jeune femme et, d’un geste doux mais viril, plaqua Sam entre lui et la paroi de l’ascenseur. Elle rejeta la tête en arrière, les yeux clos, alors qu’il relâchait enfin ses lèvres pour embrasser la nuque gracile qui s’offrait à lui.

- Waou…. Il a de la technique, murmura Daniel.
Seul le soupir appréciatif de Janet lui répondit. Ils retinrent leur respiration quand Jack fit délicatement glisser le t-shirt hors du pantalon de treillis de sa partenaire et passa ses mains sous le tissu.
Sam s’arqua contre lui, lèvres entre ouvertes. Il s’empara à nouveau de la bouche de la jeune femme dans un baiser fougueux et avide.
Janet jeta un coup d’œil à Felger : les lèvres tremblantes, les yeux écarquillés, il ne détachait pas son regard bovin de l’écran. Le médecin se détourna, craignant de voir bientôt un filet de bave poindre à la commissure de la lèvre du scientifique.

- Quand même…. Ils vont bien ensemble, murmura Siler.
- Ils sont…. Ils sont…. Balbutia Walter.

Soudain Jack passa ses deux mains sous les fesses de la jeune femme et la remonta contre lui. Elle enroula ses longues jambes autour de lui sans cesser de l’embrasser.
Les hommes ne purent retenir un murmure d’admiration.
Janet grinça des dents :
- Super…. Et qui va devoir s’occuper de ses genoux après ça….

Semblant reprendre ses esprits, le médecin saisit l’archéologue par le bras :
- Daniel, il faut les arrêter !!
- QUOI ?? s’écrièrent les cinq hommes.
- Ecoutez…. On ne peut pas les laisser continuer…. Pas là…. Pas avec la caméra, l’enregistrement…. Il va falloir expliquer tout ça.... Et Teal’C ne va pas retenir Hammond des heures….
- Ça ne va pas durer des heures à priori…. murmura Walter
- Attendez au moins qu’elle soit nue… supplia Felger.
Ils le foudroyèrent tous du regard et il fit un pas en arrière, rouge de honte. Janet reprit :
- On a eu ce qu’on voulait : ils sont ensemble. Et il est certain qu’ils ne vont pas s’arrêter là. Mais pas là, pas maintenant, pas ici !!! Daniel, faites quelque chose !!

Ils se regardèrent, soupirèrent. L’archéologue prit son portable et, la mort dans l’âme, composa le numéro de son meilleur ami.
Sur l’écran, Jack ne semblait pas enclin à répondre. Ce fut Sam qui le repoussa doucement, l’embrassa et lui glissa une phrase. Il la laissa doucement se remettre debout et saisit son portable.

Sa voix fut audible par tous dans la pièce :

- QUOI DANIEL ???
- Euh… Jack… Ah… C’est vous….. balbutia l’archéologue
- Oui c’est moi ! Si vous vouliez parler à Thor il ne fallait pas composer mon numéro !!!
- Voilà, je me disais… Siler m’a dit que vous étiez toujours dans l’ascenseur…. Je voulais vous tenir compagnie… Vous distraire un peu quoi….
- Je n’ai VRAIMENT pas besoin de vous, coupa Jack d’un ton glacial.

Sur l’écran, il tenait toujours Sam enlacée alors que, souriante, elle remettait son t-shirt en place.
- Oui…. Je le vois bien, mais bon… Je vous attends pour aller au mess ??

Un silence se fit. Daniel prit conscience des regards tétanisés posés sur lui. Sur l’écran, très lentement, Jack leva la tête et fixa la caméra de contrôle.
Daniel se mordit la lèvre au sang.
Après un temps, la voix soudain affreusement calme du colonel O’Neill retentit :

- Vous le voyez bien ? Où êtes-vous exactement, Daniel ?
- …
- Daniel, je vous ai posé une question.
- Je…

Sur l’écran, Jack s’était lentement détaché de Sam et gardait les yeux fixés sur la caméra. Sam sembla lui poser une question…. Regarda la caméra à son tour…. Et porta ses deux mains devant sa bouche, la panique se lisant sur ses traits.
Daniel bredouilla :
- Non mais…. Ne vous inquiétez pas…. Hammond ne sait pas…. On ne dira rien…..
- ON ????? hurla Jack
- On n’est pas beaucoup…. On détruira la cassette…. Siler va aller réparer l’ascenseur… C’est la faute de Reynolds……
- Siler ?? Reynolds ??
Sur l’écran Sam se cacha le visage dans ses mains, alors que les dernières onces de sang froid de O’Neill semblaient sur le point de l’abandonner.

Reynolds foudroya l’archéologue du regard et fit un pas vers lui. Daniel gémit et referma brutalement son portable. Il recula vers la porte, et bafouilla à l’adresse de Siler :
- Vous attendez pour réparer… hein…. Disons…. 2 heures…. Le temps que je quitte le pays.

Il disparut en courant dans le couloir.

FIN