Auteur : Helios
E-Mail : helios14@free.fr
Catégorie : romance, missing scene
Saison : saison 4
Raiting : aucun
Date d’écriture : décembre 2004
Archive : à ne pas publier sans mon autorisation (envoyez-moi
un email je dirai sûrement oui).
Disclamer : Stargate is a register trademark of MGM/UA and
showtime-online. I’m not intending to discredit the actors, writhers or
anyone involved with Stargate. It is purely a fan fiction and nothing else.
This story is not making any profit, it is strictly for entertainment.
Notes : Ma réponse au deuxième petit défi
lancé par ma Hito préférée à Aurélia
et moi. Très chère, vos désirs sont des ordres…
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- En tous cas je regrette beaucoup, mais il se trouve que c’est ce que je pense ! Qu’en dites-vous ?
La cuillère de céréales resta une fois de plus suspendue, immobile. Le colonel O’Neill découvrit à nouveau face à lui le visage de Daniel, interrogateur et manifestement énervé.
Le regard de Jack passa lentement sur la jeune femme qui se trouvait à côté de l’archéologue, finissant de manger son petit déjeuner, attendant elle aussi une réponse qui ne viendrait jamais.
Une pensée fulgurante traversa à cet instant l’esprit du colonel O’Neill :
Elle avait répondu à son baiser.
Sam avait répondu à son baiser.
Le major Samantha Carter avait répondu à son baiser, quelques instants plus tôt (ou pas… enfin si, pour lui si), en pleine salle de commande, devant le général Hammond.
Il avait l’impression de sentir encore les lèvres de la jeune femme sur les siennes, son souffle, son corps contre le sien, sa main fine qui était doucement remontée sur sa nuque…
Elle l’avait embrassé. Elle aussi l’avait embrassé.
Sam et Daniel froncèrent les sourcils, considérant O’Neill qui n’avait toujours pas bougé sa cuillère mais qui regardait maintenant Sam avec un magnifique sourire. Celle-ci se sentit rougir légèrement et demanda :
- Quoi mon colonel… j’ai… quelque chose sur le visage ?
Jack ne l’entendit même pas. Un univers de possibilités venait de s’ouvrir à lui. Il posa lentement sa cuillère, souriant toujours.
8 heures. Il avait 8 heures. Enfin, plein de fois 8 heures en fait. Il se leva lentement en murmurant :
- Non Carter… Vous êtes aussi magnifique que d’habitude.
La fourchette de Daniel tomba avec
un bruit métallique dans son assiette alors que la jeune femme devenait
instantanément écarlate. Elle réussit à balbutier
:
- Mais enfin… Mon colonel… Qu’est-ce qui vous prend ??
- Rien Sam, rien. Je vous vois plus tard.
Jack, après un dernier sourire
à sa coéquipière, sortit du mess. Daniel, toujours bouche
bée, se retourna vers Sam :
- Je… j’ai raté quelque chose là ??
Elle tourna la tête vers lui,
puis s’anima soudain sous le regard scrutateur de l’archéologue
:
- Mais… Mais non Daniel, ne me regardez pas comme ça ! Je n’y
comprends rien ! Il était là, et puis tout à coup…
- Et puis tout à coup il vous a draguée.
- NON !!!! C’est… C’est mon supérieur ! Mais enfin,
je ne sais pas moi ce qui lui prend !!
Elle s’était levée, furieuse et gênée, dans le silence de mort qui régnait maintenant au mess.
Quand elle sortit précipitamment pour rejoindre son laboratoire, Daniel la suivit du regard, perplexe…
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Alors que Jack marchait rapidement dans les couloirs, il se répétait
inlassablement :
- Mais quel crétin… Quel abruti fini… J’ai passé je ne sais combien de boucles à faire l’idiot dans cette base, à apprendre le latin même, et je n’ai même pas essayé avant !! Mais quel IMBECILE !!!!
Les soldats qu’il croisait le regardaient passer, inquiets.
Il vit enfin Teal’C déboucher
en face de lui :
- Ah, vous voilà.
- Je suis là O’Neill.
- Oui ! je sais ! Cela fait je ne sais combien de boucles que vous êtes
là ! Bref… je dois vous demander quelque chose.
- Allez-y.
Jack sembla un instant mal à
l’aise, puis avisa la porte de la salle de sport et fit signe au jaffa
de venir. Celui-ci le suivit en silence dans la pièce vide. Jack referma
la porte, se passa nerveusement la main dans les cheveux et dit :
- Eh bien… En fait… je sais que vous en avez assez de tout ça,
moi aussi. Seulement… Je voudrais que vous me permettiez d’utiliser
encore quelques boucles avant de poursuivre notre étude avec Daniel.
Teal’C haussa un sourcil. O’Neill enchaîna :
- Je voudrais, si possible… profitez de cette opportunité pour…
enfin… vérifier certaines choses.
Le jaffa resta un instant immobile, puis inclina la tête en signe d’assentiment.
Jack soupira :
- Merci Teal’C. je vous promets que… que je n’en aurai pas
pour longtemps.
- Bien O’Neill.
Jack se dirigea à nouveau
vers la porte, mais la voix du jaffa l’arrêta :
- Je vous demanderai juste de ne pas blesser le Major. Cela me déplairait.
O’Neill se retourna et fronça
les sourcils :
- Pensez-vous vraiment… ?
- Non O’Neill. Je dis juste que nous sommes dans une situation particulière.
Gardez à l’esprit qu’elle ne peut se souvenir de ces journées.
Il n’est pas très loyal d’en profiter… au-delà
d’une certaine mesure.
- Je le sais bien. Mais… Que feriez-vous à ma place ?
Le jaffa sourit doucement :
- Tenez-moi au courant quand vous souhaiterez que nous recommencions à
travailler avec Daniel Jackson.
- Merci Teal’C.
Jack sortit de la salle de sport et regagna directement ses quartiers. Il enfila
un jean et un T’shirt noir et rejoignit le laboratoire de Sam. Celle-ci
rougit quand elle le vit entrer. Il s’avança vers elle, le sourire
charmeur et sûr de lui. Et pour cause.
Il s’appuya nonchalamment sur le bureau de la jeune femme et demanda :
- Sam, et si on allait déjeuner dehors ?
Elle écarquilla les yeux et posa le cristal qu’elle venait de manquer
de faire tomber. Elle balbutia :
- Mon colonel… Vous êtes sûr que tout va bien ? Vous êtes
étrange ce matin…
- Tout va très très bien. Alors ? Déjeuner ?
- Mais… non, ce n’est pas possible, répondit-elle en jetant
un coup d’œil affolé vers la caméra de surveillance.
Il suivit son regard et fit un petit geste de mépris :
- Ne pensez pas à ça, nous ne faisons rien de mal, que je sache
! Je vous propose juste d’aller déjeuner entre collègues
!
- Avec Teal’C et Daniel ??
- RHAAAAAAAAAAA ! NON !
- Mais… Pourquoi aujourd’hui ? Enfin, nous avons une mission de
programmée cet après-midi, si nous ne mangeons pas équilibré,
nous pouvons…
- Laissez tomber Carter. Je m’y prendrai mieux la prochaine fois.
Il sortit, laissant la jeune femme
bouche bée dans son laboratoire. Jack rejoignit Teal’C et grogna
:
- Bon, fichu pour cette boucle… On va travailler sur la traduction ?
Le jaffa se contenta de sourire et suivit le colonel.
Ils passèrent la journée sur la traduction, sans même prendre la peine d’expliquer à Daniel pourquoi ils avaient besoin des photos de l’engin.
Quelques minutes avant la fin de la boucle, Jack écrivit rapidement la même lettre de démission et se rendit en salle de commande. Tout en s’approchant de Hammond, le papier à la main, il ne voyait que Sam.
Et, tandis que les alarmes de la base retentissaient une fois de plus, c’est avec davantage de lenteur qu’il s’approcha de la jeune femme. Il se contenta cette fois de placer ces mains sur son visage fin et l’embrassa avec une extrême douceur. Encore une fois il la sentit se raidir un instant, puis s’abandonner dans un soupir. Encore une fois il crut que son cœur allait exploser.
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Il mit deux boucles à trouver une excuse valable pour la faire sortir
de la base. Il prétexta finalement un échantillon rarissime à
aller chercher dans les plus brefs délais à l’Hôpital
militaire.
- Mais, mon colonel, pourquoi ne
peut-on pas envoyer un soldat…
- Carter, il leur faut VOTRE signature vous ai-je dit.
- Mais si…
- N’ajoutez rien !! Vous avez déjà une chance inouïe
que je daigne vous accompagner !
- Mais, mon colonel, je peux y aller…
- Allons Carter, vous n’allez pas me priver d’une sortie de ce bon
vieux complexe militaire.
Elle avait souri. C’était gagné.
Quand elle revint quelques instants plus tard, en jean et veste de cuir, il se sentit plus fier et plus heureux qu’après avoir vaincu Apophis. Ils remontèrent à la surface et prirent la voiture de Jack. Sam l’observait à la dérobée. La conduite de son supérieur et son merveilleux sourire lui semblaient des plus suspects. Délicieux mais suspects.
- Il n’y a aucun échantillon
Major.
- Pardon ??? s’écria-t-elle.
La technicienne du laboratoire de l’Hôpital militaire semblait tout
aussi surprise que Sam. Cette dernière se retourna, suspicieuse, vers
son supérieur. Jack fut incapable de dissimuler son sourire. Il s’estompa
pourtant rapidement en voyant apparaître la colère sur le visage
de sa coéquipière :
- Vous pouvez m’expliquer, mon colonel ?
Il fit un petit sourire gêné.
- Euh… non… C’est la faute de Siler, c’est lui qui nous
a envoyés ici.
- Siler ? Depuis quand le sergent Siler s’occupe-t-il d’échantillons
de naquadah ? demanda-t-elle froidement.
« Flûte » pensa
Jack. Il décida d’enchaîner :
- Bon… et bien, tout cela nous laisse un peu de temps… Et si on
allait déjeuner en ville ?
Sam écarquilla les yeux,
puis rougit violemment, et enfin répondit d’un ton sans appel :
- Merci mon colonel, mais je dois rentrer à la base. Nous avons une mission
cette après-midi et j’ai déjà été mise
en retard sur mon travail.
Il soupira et la ramena au SGC sans un mot. Elle semblait tellement furieuse
qu’il renonça même à l’embrasser avant la fin
de la boucle.
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Jack n’arrivait à rien. Ils restaient au SGC. Il ne voulait pas
lui donner d’ordre, il ne voulait pas l’obliger à le suivre.
Alors il changea de tactique – si on pouvait appeler cela une tactique.
Il en avait assez.
Jack venait de déposer sa lettre dans le courrier de Hammond. Il était sûr que celui-ci ne lirait pas sa démission avant qu’il ait vu Sam. Tant pis, c’était davantage pour la forme qu’autre chose. Parce qu’il ne voulait pas trahir son Major, ni Hammond. Ni lui-même et toutes ses années à respecter le règlement de USAF.
Il avait passé toute la dernière boucle à apprendre le fonctionnement des caméras. Sam le lui avait expliqué patiemment, sans comprendre pourquoi il semblait soudain si intéressé par le circuit vidéo.
Après être passé déconnecter celles du laboratoire de son second, il entra dans la pièce d’un pas décidé et ferma la porte derrière lui. Elle leva la tête de son travail et lui sourit.
Il s’avança, soudain moins sûr de lui. Il se posta devant le bureau de la jeune femme et observa gravement son magnifique visage, son teint de porcelaine, ses yeux bleus qui le regardaient avec étonnement à présent.
- Mon colonel ? Je peux faire quelque
chose pour vous ?
- Peut-être. J’ai démissionné.
Elle écarquilla les yeux
et sembla un instant manquer d’air. Elle murmura :
- Vous avez… Mais… Pourquoi ?
- Pour vous Sam, répondit-il doucement.
Un frisson la parcourut. Elle ouvrit la bouche, mais ne dit rien. Elle regardait
Jack bouche bée. Puis elle parvint à murmurer :
- Pourquoi ? Pourquoi avez-vous fait cela ?
- Parce que j’en ai assez. Assez de tout ça entre nous, assez de
cette tension, assez de vous avoir à mes côtés sans vous
avoir vraiment près de moi… Assez.
Il avait lentement fait le tour du bureau. Sam le regardait faire, toujours
assise, tétanisée, le souffle court, ses grands yeux bleus levés
vers lui. Il se baissa vers elle et passa doucement la main sur la joue de la
jeune femme. Elle frissonna et gémit :
- Mais… Les caméras…
- Déconnectées.
Il se pencha davantage et ses lèvres
effleurèrent celles de la jeune femme. Elle tremblait. Il passa une main
dans les cheveux de Sam, l’autre toujours sur sa joue, et l’embrassa.
Doucement d’abord. Il la sentait hésiter, apeurée, tremblante.
Il lui prit délicatement la taille et la leva de son siège. Elle
lui obéit sans y penser et se retrouva contre lui, dans son étreinte.
Le baiser de Jack se fit plus intense et elle y répondit finalement,
saisissant dans ses mains fines le visage de son supérieur. Il oublia
tout et s’abandonna à la sensation du corps de Sam contre le sien,
à la sensation de sa bouche contre la sienne. Il la poussa doucement
vers le bureau sur lequel elle s’assit, rejetant la tête en arrière,
paupières closes, sa poitrine se soulevant rapidement sous le mince tissu
du T-shirt. Quand Jack descendit ses lèvres brûlantes le long du
cou de la jeune femme, elle gémit :
- Vous avez vraiment… démissionné ? Réellement ?
- Oui…
Elle glissa une main sous le T-shirt de O’Neill, l’attirant à elle, caressant du bout des doigts son dos musclé.
Il se redressa, une lueur confuse
dans le regard, et s’écarta d’elle. Elle fronça les
sourcils, haletante. Il murmura :
- J’ai… j’ai menti.
- Quoi ??
Il se passa nerveusement la main
dans ses cheveux grisonnants. Sam, le feu aux joues, se releva immédiatement
et balbutia :
- Vous… Vous n’avez pas démissionné ? C’est
ça ?
- Si… Enfin non… Enfin…
Elle lut une immense douleur dans ses yeux bruns. Elle restait là, debout,
bras ballants, une incompréhension totale se lisant sur son visage. Il
s’éloigna encore d’un pas :
- Je suis désolé Sam… Pas… Pas comme ça…
Je ne peux pas… je ne veux pas… Je suis désolé.
Il sortit du laboratoire.
Sam resta plusieurs minutes parfaitement immobile, à regarder la porte close. Puis elle tomba à genoux par terre et se mit à pleurer.
La mission fut annulée : Jack avait quitté la base et resta introuvable.
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- Je ne suis pas d’accord O’Neill, dit Teal’C froidement.
- Je sais.
- J’ignore ce que vous avez fait au Major, mais à la fin de la
dernière boucle elle semblait extrêmement perturbée.
- Je SAIS Teal’C. Je suis désolé.
- Ce n’est pas à moi que vous devriez faire des excuses, O’Neill.
Jack lança violemment contre le mur la boulette de papier et se prit la tête dans les mains.
- Ce n’est pas à elle
non plus, elle ne se souvient de rien ! Elle était au mess comme d’habitude,
comme cette PUTAIN d’habitude.
- Il faut en finir O’Neill. Il faut retourner sur la planète et
arrêter la boucle.
- Je sais. Je voudrais juste… passer du temps avec elle. Parler. Hors
de cette base, hors d’ici.
La jaffa resta silencieux et se contenta d’acquiescer doucement. Il murmura
finalement :
- Bien O’Neill. Mais je crains que vous n’atteigniez jamais ce que
vous recherchez. Pas dans ces conditions.
Jack se leva et quitta la pièce.
Il se rendit une nouvelle fois au laboratoire de Sam. Elle leva les yeux vers
lui et sourit. Il s’assit face à elle et demanda doucement :
- Et si on allait déjeuner dehors ?
La jeune femme le regarda, bouche bée, en rougissant. Puis elle répondit
:
- Mais… enfin… je ne peux pas…
- Pourquoi ? Ma proposition est des plus honnêtes, Carter.
- Je… J’ai un problème avec le réacteur que je voudrais
résoudre avant notre mission de cet après-midi.
- Et que faites-vous exactement avec ce… truc ?
- Je doute que vous vouliez réellement le savoir, mon colonel.
Il sourit mystérieusement et se pencha vers elle :
- Oh si je veux le savoir, Major.
Elle hésita un instant, intriguée, puis soupira et se lança
dans une explication qu’elle voulait la plus simple possible.
Jack ne la coupa pas. Il écouta ses paroles jusqu’au bout, sourcils
froncés, manifestement extrêmement concentré sur ce que
disait la jeune femme. Puis il la remercia et la laissa travailler, quittant
la pièce en répétant pour lui-même à mi-voix
les explications qu’elle venait de lui donner.
Sam le regarda sortir, éberluée.
Il revint la voir un quart d’heure avant leur départ en mission. Sam avait fini sa réparation. Quand il la pria de lui expliquer comment elle avait finalement résolu son problème, elle lui demanda s’il allait bien. Il acquiesça en souriant et elle se lança dans l’explication.
Elle n’avait pas terminé quand ils durent partir se changer. Mais après tout, cela laissait à O’Neill un début de boucle pour tâcher d’enregistrer ce qu’elle lui avait déjà dit. Il finirait son apprentissage à la suivante.
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A la boucle suivante il arriva dans le laboratoire une demi-heure avant la mission.
Sam eut le temps de lui expliquer comment elle avait résolu son problème
avec le réacteur. Elle lui donnait les détails en souriant, lui
expliquant lentement, choisissant des termes simples. Il sourit : il avait compris.
Jack quitta le laboratoire en sifflotant pour rejoindre les vestiaires.
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Il s’était rendu une nouvelle fois au laboratoire de Sam. Elle
leva à nouveau les yeux vers lui et sourit. Jack se dit que, quel que
soit le nombre de boucles, il ne s’en lasserait jamais. Il s’assit
face à elle et demanda doucement :
- Et si on allait déjeuner dehors ?
La jeune femme le regarda, bouche bée, en rougissant. Puis elle répondit
:
- Mais… enfin… je ne peux pas…
- Pourquoi ? Ma proposition est des plus honnêtes, Carter.
- Je… J’ai un problème avec le réacteur que je voudrais
résoudre avant notre mission de cet après-midi.
- Si je résous votre problème, on va déjeuner dehors ?
Elle ne put s’empêcher
d’éclater de rire. Loin de se vexer, Jack la regardait toujours
en souriant. Il demanda :
- Alors ? La proposition vous semble-t-elle acceptable ?
Elle le regarda en souriant, puis soupira, presque désolée :
- D’accord mon colonel. Si vous résolvez mon problème, je
vais déjeuner avec vous.
- Bien.
Il appuya ses coudes sur le bureau
et, sans la quitter des yeux, commença :
- Alors vous allez faire ce que je vous dis. D’abord, vous êtes
partie dans une mauvaise direction en pensant que le problème d’alimentation
vient de la valve dynamique à naquadah. En fait, tout vient du circuit
de surchauffe qui…
Elle le regarda un instant sans
comprendre, puis machinalement replongea sur l’engin et suivit les instructions
de O’Neill. Il parlait en souriant, attendant qu’elle suive ses
indications. Au bout de quelques minutes, le visage de Sam s’éclaira
:
- Mais bien sûr… Et quand je pense que j’étais partie
pour…. Alors qu’en fait… mais c’est évident….
Ils échangeaient de temps à autre des coups d’œil au-dessus
du réacteur. Les yeux bleus de Sam trahissaient sa totale perplexité.
Mais elle suivait les indications de Jack sans poser de questions, trop heureusement
surprise pour réagir.
Quand elle finit la réparation, il était onze heures et demie.
Sans lui laisser le temps d’ajouter quoi que ce soit, Jack se leva, s’étira
et dit :
- Vous devriez vous changer. Mais simple, hein. Un déjeuner entre amis.
Je vous retrouve à la surface dans quinze minutes.
Sam regarda longuement la porte après qu’elle se fut refermée sur lui. Elle commença par chercher une raison de refuser l’invitation. Finalement, souriant pour elle-même, elle se rendit à l’évidence : elle devait y aller. Elle avait joué, il avait gagné.
Comment ?
Alors ça c’était bien le plus grand mystère de l’Humanité depuis la découverte de la Porte des Etoiles…
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Il l’attendait sur le parking quand elle arriva après avoir passé
un jean, un petit haut blanc et sa veste en cuir. Il lui ouvrit la portière
de sa voiture. En s’installant elle dit :
- Mon colonel, n’oubliez pas que…
- Que nous devons être de retour pour la mission, oui Cendrillon. On ne
va pas loin.
Jack se sentait parfaitement détendu. La sentir à côté de lui, pouvoir l’emmener déjeuner loin du SGC, pouvoir passer ne serait-ce que deux ou trois heures seul avec elle dans un cadre normal, cela suffisait presque à le rendre… heureux. Oui, heureux.
Sam était plus tendue, intriguée. Mais Jack était calme, souriant, et petit à petit la jeune femme sentit tomber ses défenses et décida de profiter de ces quelques heures volées au règlement du SGC. Et puis, après tout, ils ne faisaient rien de mal…
Ils allèrent en ville, dans
un petit restaurant calme et simple. Ils commandèrent rapidement. Sam,
souriante, demanda lorsque la serveuse fut repartie :
- Mon colonel… Comment avez-vous fait, pour le réacteur ?
Il la regarda, amusé :
- Deux choses. Premièrement, nous sommes hors de la base, donc je vous
fais grâce du grade, Jack suffira. Et pour le réacteur… Je
vous le dirai peut-être un jour, mais pas aujourd’hui.
Elle rit :
- Bien… Jack.
Le déjeuner passa comme dans
un rêve. Etonnamment, il n’y eut pas un instant de silence gêné
entre eux. Ils voulaient inconsciemment profiter tous deux de cette parenthèse
hors du temps – dans tous les sens du terme. Sam parla de son père,
de son travail. Jack l’écoutait avec délectation, intervenait
parfois, la faisait rire aux éclats souvent.
Quand ils sortirent du restaurant pour rentrer, Sam était radieuse.
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A la troisième boucle Jack commença à parler. De lui, du
Minnesota qui lui manquait, de leur vie à la base. Sam lui raconta ses
rapports houleux avec Jacob et son frère.
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A la cinquième boucle, O’Neill lui demanda doucement de lui parler
de sa mère. Elle hésita, surprise, puis raconta. Longtemps. Quand
Jack entendit des sanglots dans la voix de la jeune femme, il lui prit doucement
la main sans la quitter des yeux, le cœur serré. Elle n’ôta
pas sa main mais au contraire serra celle de Jack.
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A la sixième boucle, Jack parla de Charlie. De sa vie avec Sarah, de
la naissance de leur fils, de leur bonheur. Il raconta sa mort. Il raconta ce
qu’il avait failli faire après. Il parlait sans la regarder, d’un
ton grave qu’elle lui connaissait peu. Cette fois se fut elle qui, les
larmes aux yeux, glissa doucement sa main dans celle de Jack. Il la regarda
et sourit tristement.
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A la fin de la septième boucle, Hammond était furieux : Sam et
Jack étaient rentrés à la base avec plus d’une heure
de retard, toutes les missions avaient du être décalées.
Sam se mordit la lèvre en rejoignant le vestiaire. Elle était
désolée. Pas désolée d’avoir oublié
l’heure, non. Désolée de n’avoir même pas honte
de son retard.
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A la neuvième boucle, O’Neill arrêta la voiture un kilomètre
avant la base et se tourna vers Sam. Elle le fixait gravement, le souffle court.
Ils restèrent un moment suspendus au regard de l’autre. Puis Jack
murmura :
- Je suis désolé d’avoir si peu de temps… de devoir
rentrer si rapidement. Chaque moment passé avec vous semble un peu plus
court à chaque fois. Je voudrais tellement…
Il ne put achever sa phrase. Sam avait passé ses mains derrière
la nuque de Jack et collé ses lèvres aux siennes. Il la renversa
contre le siège, gouttant cette fois sa bouche sans limite, sans sirènes
hurlant dans la base.
Quand il s’écarta enfin, il découvrit sur le visage de Sam un tel bonheur que son cœur se serra dans sa poitrine.
Le visage de Sam après leur baiser. Enfin.
Elle murmura :
- Je ne sais pas… pourquoi j’ai fait cela. Mais aujourd’hui
a été si… Vous…
- Je sais.
- Il faut rentrer…
- Je sais.
Il passa sa main sur la joue de la jeune femme qui frémit. Puis il redémarra
la voiture.
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- O’Neill, il faut en finir.
- Je sais Teal’C.
- Je crains que tout ceci ne puisse que vous faire du mal.
- Je sais. C’est trop… difficile de la retrouver à chaque
fois et qu’elle ne se souvienne de rien. Je suis d’accord, arrêtons.
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La traduction était pratiquement terminée. Ils pourraient retourner
sur la planète à la boucle suivante, et tout serait enfin arrêté.
Sam était retournée
à son laboratoire. Jack y entra et vint s’asseoir en face d’elle,
le regard grave. Elle fronça les sourcils :
- Mon colonel ? Quelque chose ne va pas ?
- Je dois vous parler. Maintenant. Avant que nous retournions sur cette planète
et que tout s’arrête.
Elle se sentit mal à l’aise. Elle murmura :
- Je… Allez-y.
- Nous avons passé beaucoup de boucles ensemble. Nous allions au restaurant.
- Nous deux ? Vous et moi ?
- Oui.
La respiration de Sam s’accéléra. Jack continua sans la
lâcher des yeux :
- J’ai profité de la situation, je sais.
- PARDON ?
Elle avait bondi, il l’arrêta d’un geste :
- Eh là, pas d’erreur, vous me connaissez quand même !
Elle se rassit doucement. Jack enchaîna :
- Je veux dire… Nous avons beaucoup parlé, et je suis sincèrement
désolé que vous ne vous souveniez pas de ces conversations, comme
vous ne vous souviendrez pas de celle-ci. Ces simples déjeuners sont
un des moments les plus agréables de ma vie Sam.
Elle pâlit.
- Je n’ai pas besoin de vous dire ce que je ressens pour vous, je pense
que depuis le zatarc… c’est une évidence.
- Mon colonel… Les caméras…
- Elles sont déconnectées, encore un truc que j’ai appris
dans une des boucles… Je voulais vous voir une dernière fois, seul
à seul. Vraiment.
Sam était hypnotisée par le regard brun si intense de Jack. Elle
parvint à murmurer :
- Et je ne me souviens… de rien…
- Non. Mais je vous promets que je vous dis la vérité, ces heures
que j’ai passées à vos côtés ont été
merveilleuses.
- Je… je pense que je le sais.
Il fronça les sourcils, surpris
:
- Vous savez ? Comment ça vous savez ?
Elle demanda, inquiète :
- Vous êtes vraiment sûr que… aucune trace ne restera de cette
conversation ?
- Aucune. J’en ai déjà eu la preuve à maintes reprises.
Elle prit une grande inspiration, plongea ses yeux bleus dans ceux de l’homme
qui se trouvait face à elle et murmura, décidée :
- Je sais que ces moments ont été merveilleux. Je sais que tous
les moments que j’ai pu passer avec vous ont certainement été
merveilleux. C’est une évidence. Je vous envie seulement terriblement
de vous en souvenir.
Jack ne bougea pas. Il la contempla longuement. Jusqu’à ce qu’elle
parle à nouveau en se levant lentement :
- Les caméras sont déconnectées ?
- Oui, répondit-il dans un souffle en la regardant faire le tour du bureau.
- Personne d’autre que vous ne se souviendra de cette journée ?
- Teal’C. Qui est avec Daniel.
Elle se dirigea vers la porte, sembla hésiter un instant, puis ferma
le verrou. Jack se leva à son tour lentement, le souffle court, incertain
de ce qu’elle était en train de faire.
Sam se retourna et, sans cesser
de le regarder gravement, avança jusqu’à n’être
plus qu’à quelques centimètres de lui. Alors, très
doucement, elle ferma les yeux et posa ses lèvres sur celles de Jack.
Son baiser, tout d’abord presque timide, devint vite plein de passion
et de violence. Jack y répondit instantanément, serrant le corps
mince de la jeune femme dans ses bras. Quand ils sentit les doigts de Sam s’immiscer
sous son T’shirt, il s’écarta légèrement et
balbutia :
- Sam… Vous êtes sûre…
Elle leva ses magnifiques yeux bleus vers lui. Ils brillaient de force, de détermination,
de désir, d’amour. Elle répondit contre ses lèvres
:
- Certaine. Maintenant.
Il la regarda à nouveau, totalement submergé par l’amour
et le désir qu’il ressentait pour elle. Puis, enfouissant sa tête
dans le cou de Sam, il la souleva et l’assit sur le bureau. De la main
elle poussa fermement les objets qui se trouvaient sur la table et qui s’écrasèrent
au sol dans un bruit sourd et une gerbe d’étincelles. Jack releva
la tête, surpris et amusé :
- Euh… C’était votre cher réacteur à naquadah
que vous venez de projeter par terre….
- Et alors, il sera là à la prochaine boucle, non ?
- C’est vrai.
Ils se regardèrent un instant en souriant puis Jack bascula doucement
son Major sur le bureau.
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- C’est maintenant ? demanda-t-elle d’une voix blanche.
- Dans une minute. Les sirènes ne vont pas tarder.
Elle se blottit contre lui et il embrassa à nouveau son front perlé
de sueur. Elle releva la tête qu’elle gardait posée sur son
torse. Le sol du laboratoire était dur sous leurs deux corps nus mais
ils ne s’en rendaient nullement compte.
Quand les sirènes retentirent
pour la dernière fois, une larme coula sur la joue de Sam. Elle murmura
:
- Je t’aime Jack. Souviens t’en pour nous deux.
Il ouvrit la bouche pour répondre quand le temps s’arrêta une fois de plus.
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Jack n’aurait jamais pensé pouvoir apprécier à ce
point les flocons d’avoine. Les flocons d’avoine étaient
dorénavant sa nouvelle passion. Enfin, sa seconde nouvelle passion.
Daniel et Sam le regardaient manger. L’archéologue, fronçant les sourcils, demanda :
- Je peux vous demander une chose ? Pendant que cette fameuse journée se répétait, vous n’avez pas été tenté de faire… des trucs un peu fous ? Après tout, vous pouviez faire… n’importe quoi sans vous préoccuper des conséquences.
Sam tourna la tête vers Jack,
intriguée. Ce dernier marqua une pose, sa cuillère de flocons
d’avoine en suspend :
- Vous savez, c’est drôle, vous m’avez déjà
demandé ça.
- Et ? questionna l’archéologue, curieux.
Jack posa les yeux sur la jeune femme. Daniel se tourna lui aussi vers elle. Sam fronça les sourcils, gênée, pendant qu’un sourire énigmatique venait flotter sur ses lèvres fines du colonel O’Neill. Celui-ci avala une autre bouchée de flocons, puis murmura :
- Moi aussi Sam.
La scientifique et l’archéologue
échangèrent un regard surpris et elle demanda :
- Vous aussi quoi, mon colonel ?
- Rien.
Il reprit une bouchée de
flocons d’avoine.
FIN