Bain de boue

Auteur : Helios
E-Mail : helios14@free.fr
Catégorie : Romance, encore et toujours…. Humour ? A vous de voir…
Saison : 7
Raiting : disons PG13 pour les sous-entendus...
Date d’écriture : décembre 2004

Archive : à ne pas publier sans mon autorisation (envoyez-moi un email je dirai sûrement oui).
Disclamer : Stargate is a register trademark of MGM/UA and showtime-online. I’m not intending to discredit the actors, writhers or anyone involved with Stargate. It is purely a fan fiction and nothing else. This story is not making any profit, it is strictly for entertainment.
Notes de l’auteur : cela a bien du leur arriver, non ?

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La lame de rasoir se posa doucement sur sa gorge et remonta, dans un geste lent et précis.

Une goutte de sang perla.

- Et MERDE !!!

La voix de Sam retentit, inquiète :

- Tout va bien mon colonel ???

Il grommela en secouant la lame dans l’eau de la rivière :
- Oui, oui… c’est juste que se raser sans miroir c’est décidemment la barbe.
- C’est le cas de le dire… pouffa-t-elle.

O’Neill se figea et cria à nouveau :
- Euh... C’était de l’humour Carter ??

Seul un silence vexé lui répondit. O’Neill sourit largement tout en continuant sa délicate opération. Il était à genoux au bord de la rivière. Il se sentait mieux, propre après cinq jours à crapahuter sur cette maudite planète à attendre des Tok’ra qui n’avaient pas daigné pointer leur nez. Jamais là quand il fallait ceux-là.

Il entendit Carter bouger derrière les arbres.
Samantha Carter en train de se laver derrière le rideau d’arbres.
A quoi… 5 mètres ?
Il secoua vigoureusement la tête pour essayer d’en chasser l’image de son Major en train de se laver…. Son Major en train de se laver, nue dans la rivière, le soleil – les soleils, plutôt – faisant miroiter les gouttelettes d’eau sur son corps… les gouttelettes d’eau glissant sur sa peau fine, depuis sa nuque, ses épaules, suivant le galbe d’une poitrine dénudée…

IL FAISAIT QUOI LA DEJA ???

Ah oui, il devait se raser. Se raser et oublier son Major qui…. OUBLIER SON MAJOR. POINT FINAL.
Il soupira profondément, tentant d’empêcher son corps de réagir aux visions qui s’imposaient à son esprit. Dire qu’il était sensé être surentraîné à rester de marbre dans toutes les situations… Ses instructeurs n’avaient jamais pensé au fait qu’il puisse se retrouver avec sous ses ordres un magnifique soldat blond aux yeux bleus. Une femme. Ah oui, une femme, ça c’était sûr. C’était même LA femme.

Il replongea rageusement son rasoir dans l’onde pour le rincer une dernière fois et se releva, grimaçant sous la douleur de ses genoux.

Décidemment trop vieux pour ces conneries.

Ce fut alors qu’il entendit le cri de Daniel dans la radio posée à un mètre de lui, à côté de ses vêtements, de son paquetage et de son P90 :

- JACK ! SAM ! Des Goa’ulds arrivent ! Par les airs ! On s’est fait avoir !

Immédiatement après un chasseur Goa’uld fendit l’air à quelques dizaines de mètres au-dessus d’eux et commença à tirer. Jack n’eut que le temps d’attraper son arme et la radio avant de plonger dans les arbres. En rampant, il gagna l’endroit où devait être Sam et se trouva rapidement nez à nez avec elle dans les fourrés.

- On est dans de sales draps.
Elle acquiesça et Jack s’empara de la radio :
- Daniel, où en êtes-vous ?
- Tout près de la Porte. A priori il n’y a pas d’attaque terrestre, nous ne distinguons que des chasseurs.
- QUE des chasseurs ? grommela O’Neill pendant que les tirs fusaient toujours autour d’eux.
- Et vous ?
- Toujours à la rivière, à cent mètres. Il va falloir qu’on rejoigne la Porte.
- On vient vous ch…
- Négatif. Teal’C et vous composerez le code et passerez les premiers, on arrive. On a pu récupérer nos armes. On va bien avoir un moment d’accalmie quand ils vont tenter de se poser.
- Et s’il se posent entre la Porte et vous ? demanda l’archéologue.
La voix du jaffa retentit :
- Impossible, trop de végétation.
- Bien. Alors on laisse passer le gros de l’attaque et on arrive.

Il jeta un coup d’œil à Sam qui, tapie sur le sol à ses côtés, acquiesça. D’un même mouvement, ils s’enfoncèrent un peu plus loin dans les fourrés. Jack sentait la boue du sol proche de la rivière coller à ses jambes et son torse. Il grogna :
- Quand je pense que je venais de finir de me laver… Ils me le payeront.
Sam rit doucement :
- Moi aussi.
Il jeta un coup d’œil à sa coéquipière et cessa de sourire quand son cœur faillit s’arrêter brutalement.

Elle était en sous-vêtements. Allongée à côté de lui si près qu’il sentait son souffle sur son visage. Uniquement vêtue d’un petit shorty noir très court et de la brassière assortie.
Il se souvint avoir toujours trouvé les shortys peu sensuels et peu saillants.

Il venait de réviser définitivement son jugement.

Son regard parcourut le corps allongé de son second. Ses pieds menus, des mollets galbés, le creux de ses genoux – hum… le creux de ses genoux…- ses cuisses musclées, ses… ses…

- Mon colonel ???

Il sursauta et se retrouva nez à nez avec une Sam cramoisie. Il vira lui-même au rouge, en pensant que cela ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps.

Et en pensant immédiatement après qu’il était hors de question qu’il quittât la position allongée pendant un bon moment, sa vie dût-elle en dépendre.

Il balbutia en détournant le regard :
- Euh oui... bon… Carter….on va vers la Porte, vous me suivez.

Sans attendre de réponse, il commença à ramper sous les feuillages en direction de la Porte, son arme devant lui, prenant bien soin de coller son bas ventre au sol.

Sam le suivit, le souffle court, les joues en feu.

Ou plutôt elle suivit le boxer noir de son supérieur.

Jack en boxer.

Le colonel Jack O’Neill uniquement en boxer noir, rampant devant elle dans les fourrés.

Elle serra les poings sur son arme. Elle voyait parfaitement les muscles de ses cuisses fines se tendre sous l’effort, ses épaules parfaitement dessinées se contracter au rythme de ses mouvements, son dos musclé, ses fesses…

Elle ferma un bref instant les yeux en se mordant la lèvre et tâcha de se concentrer sur leur progression.

Se concentrer sur leur progression voulait dire se concentrer sur leur direction. Donc sur Jack qui avançait devant elle. Donc sur le corps de Jack qui se mouvait devant elle…

A cet instant précis elle alla directement donner du nez dans la fesse droite de son officier supérieur.

- Eh ! Carter ! Faites un peu attention !
- Pardon, je n’avais pas vu que vous vous étiez arrêté.
- Pas vu ?

Il jeta un coup d’œil derrière lui et découvrit Sam, le visage écarlate, ses yeux bleus fixés sur son postérieur :
- Et si vous vous concentriez un peu sur notre objectif Carter ?

Elle leva la tête et croisa le regard brun et moqueur de Jack, un sourire flottant sur les lèvres fines du colonel O’Neill.

Le peu de sang qui restait à Sam dans ses membres finit de remonter entièrement à ses joues.
- Euh… oui mon colonel.

Un tir un peu plus précis les rappela à la réalité et ils reprirent leur progression. Le sol se fit plus boueux à mesure qu’ils approchaient de la Porte, suivant toujours le cours de la rivière. La radio grésilla à nouveau :
- Jack ?
- Oui Daniel, je vous reçois 5 sur 5. Je suis avec Carter, on est à environ cinquante mètres de la Porte le long de la rivière.
- Bien reçu. Teal’C et moi sommes arrivés au DHD, on attend vos ordres.
- Où en sont les chasseurs ?
- Ils tournent toujours, mais les premiers sont partis se poser, semble-t-il.
- Ok.

Il fit signe à la jeune femme de le suivre à nouveau et ils reprirent leur progression. Quand ils furent à une trentaine de mètres, Jack distingua enfin les formes allongées de ses deux autres coéquipiers. Il se saisit à nouveau de la radio :
- Ok, je vous vois, on est tout près. Composez l’adresse et envoyez le signal, Carter et moi on vous rejoint.
- Bien reçu.

Jack vit la silhouette massive de Teal’C se diriger vers le DHD et composer les symboles. La vague bleutée jaillit quelques instants plus tard. Il ordonna :
- Allez-y, on vous suit.
La jaffa et l’archéologue disparurent dans le vortex. O’Neill fit signe à Sam et ils se levèrent d’un bond, se mettant à courir vers l’anneau de naquadah.
Mais Jack vit immédiatement le chasseur au-dessus d’eux et, instinctivement, repéra son possible angle d’attaque. Il se jeta sur la jeune femme et tous deux roulèrent à terre, évitant de justesse le dernier tir.

Jack attendit un instant, s’assurant que le bruit du chasseur décroissait bien.
- Mon colonel ?
Il releva la tête et se retrouva à quelques centimètres du visage de Sam. Sa peau était maculée de boue, mais ses yeux bleus trahissaient la gêne de la jeune femme.

Il réalisa alors où il était. Dans la boue. Couché de tout son long sur le corps mince et dévêtu de son Major. Il sentit la poitrine de la jeune femme se soulever rapidement contre la sienne. Il sentait ses cuisses contre les siennes, la soie de ses cheveux blonds contre ses doigts, il sentait…

Ils restèrent un instant parfaitement immobiles, les yeux dans les yeux, incapables de faire le moindre mouvement, tendus à l’extrême, lèvres entre ouvertes.

Le bruit d’un chasseur les tira de leur léthargie. Jack fut sur ses pieds en un instant et, tendant la main à Sam, l’aida à se relever. Ils franchirent les quelques mètres qui les séparaient de la Porte toujours ouverte. Sam, au moment de franchir le vortex, fut retenue par une main sur son bras…

Elle se retourna et se retrouva face à Jack dont les yeux lui semblèrent presque noirs. Les traits du colonel O’Neill étaient soudain terriblement sérieux. Elle fronça les sourcils. Il baissa les yeux et murmura d’une voix rauque :
- Frappez-moi. Fort.
- PARDON ??

Elle avait écarquillé les yeux sous la surprise. Il releva la tête et la regarda bien en face :
- Carter, frappez-moi, maintenant, avant qu’on passe la Porte. C’est un ordre.
- Mais que…

Les yeux bleus de Sam se baissèrent sans qu’elle en ait conscience et se posèrent sur le boxer de son supérieur.

Elle se figea, sembla manquer d’air, releva la tête et croisa à nouveau le regard déterminé de Jack.

Elle prit une grande inspiration et envoya son poing fermé dans l’abdomen du colonel O’Neill qui accusa le choc en grimaçant, plié en deux.

- Mon colonel, je suis dés…
- C’est très bien. Allons-y, vite.


Aucune des personnes présentes ce jour là en salle d’embarquement ou à proximité – et Dieu sait si elles étaient nombreuses – n’oublia jamais le retour du colonel O’Neill et du Major Carter de P6X567.

Ils arrivèrent côte à côte sur la passerelle, couverts de boue, leurs armes à la main, en sous-vêtements.

Un silence de mort suivit leur apparition. Ils n’échangèrent pas un regard. Le colonel O’Neill se contenta de demander d’une voix neutre :
- Mon général, je demande la permission pour le Major et moi-même d’aller nous laver avant de rejoindre l’infirmerie.
- Permission accordée, répondit la voix de Hammond qui les observait, les yeux écarquillés, depuis la salle de commande.

Puis Sam et Jack descendirent calmement la passerelle, le menton fièrement relevé, leur arme toujours à la main et, passant devant un jaffa perplexe et un archéologue bouche bée, se dirigèrent vers les douches d’un pas calme et assuré.

FIN